Burundi : assassinat d'un responsable provincial d'un parti d'opposition
Sécurité

@rib News, 11/01/2010 – Source AFP

 Un responsable provincial du parti d'opposition Union pour la paix et le développement (UPD), proche de l'ancien patron du parti présidentiel burundais aujourd'hui en prison Hussein Radjabu, a été assassiné dimanche soir, a-t-on appris lundi de source administrative.

"Un des responsables provinciaux du parti UPD, Sylvère Niyonzima, a été assassiné hier vers 20H00 (18H00 GMT) alors qu'il était assis dans le bar dont il était propriétaire situé au chef-lieu de la commune de Mpanda (Ouest)", a annoncé l'administrateur de cette commune, Cléophas Nizigiyimana.

La commune de Mpanda est située à 15 Km au nord de Bujumbura et dépend administrativement de la province de Bubanza.

"D'après les témoins, un homme masqué, avec un manteau de la police burundaise, est entré dans le bar. Il lui a tiré huit balles à bout portant avant de s'enfuir, sans rien emporter", a expliqué M. Nizigiyimana.

"Apparemment, l'intention de ce criminel était seulement de l'éliminer", a-t-il estimé.

Le porte-parole du parti UPD, Chauvineau Mugwengezo, a pointé du doigt le parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie - Forces de défense de la démocratie (Cndd-FDD).

"M. Niyonzima était l'un des principaux leaders de l'UPD dans la province de Bubanza et il gênait beaucoup le parti au pouvoir à cause de ses grandes capacités de mobilisation des foules, surtout dans cette période préélectorale", a-t-il affirmé, ajoutant que le meurtre a été commis "à moins de 15 mètres d'une position de la police, qui n'a pas réagi".

Le parti au pouvoir a catégoriquement rejeté ces accusations.

"Est-ce qu'on a attrapé le criminel ? Est-ce qu'on a fait des enquêtes ? C'est une tentative de discréditer le Cndd-FDD car notre parti ne peut pas user de telles méthodes", a réagi son porte-parole, Onésime Nduwimana.

L'ex-président du parti présidentiel burundais et ex-homme fort de ce pays, M. Radjabu, a été condamné à 13 ans de prison pour complot contre la sûreté de d'Etat en avril 2008.

Son éviction de la direction du Cndd-FDD début février 2007 avait provoqué une profonde scission au sein du parti présidentiel burundais, une partie des membres ayant rejoint les rangs de l'UPD, alors un petit parti qui est devenu depuis l'une des principales formations d'opposition au Burundi.

Ce parti est souvent en bute aux tracasseries administratives et policières, selon des sources concordantes.

Des élections générales (présidentielle, législatives et communales au suffrage universel) sont prévues en 2010 au Burundi, qui tente de sortir depuis 2006 de 13 ans de guerre civile.