Burundi : le ratio de pauvreté monétaire est de 64,6%
Economie

@rib News, 31/03/2016 – Source Xinhua

 Le ratio de pauvreté monétaire au Burundi, est estimé aujourd'hui à 64,6% contre 67,1% en 2006, a affirmé jeudi Nicolas Ndayishimiye (photo), directeur général de l'Institut des Statistiques et des Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU), relevant du ministère burundais des Finances.

Au cours d'un entretien accordé jeudi à Xinhua, M. Ndayishimiye a précisé que les résultats de cette enquête révèlent que deux burundais sur trois sont pauvres. Par ailleurs, a-t-il ajouté, le taux de profondeur de la pauvreté, est estimé à 25,1%.

"Ce chiffre traduit l'éloignement des pauvres par rapport au seuil de pauvreté monétaire. Il faudrait transférer en moyenne 160.000 FBU (environ 80 USD) par an et par équivalent adulte, pour les ramener à hauteur de seuil de pauvreté monétaire", a-t-il souligné.

Au Burundi, la pauvreté est largement rurale, a-t-il fait remarquer avant de laisser entendre que les ménages urbains, avec un ratio de pauvreté monétaire estimé à 23,7%, sont mieux lotis que ceux du milieu rural.

La situation est presque similaire au niveau de la pauvreté non monétaire ; car, l'enquête révèle que ce sont les ménages ruraux qui font face à plus de privations que ceux du milieu rural.

En effet, a expliqué le directeur général Ndayishimiye, près de 7 ménages burundais ruraux sur 10, sont confrontés quotidiennement, à des conditions de vie précaires dans plusieurs domaines. Il a cité les insuffisances liées au confort général en matière de logement, d'hygiène et d'accès aux infrastructures socio-économiques de base.

"La combinaison des deux sortes de pauvreté burundaise, monétaire et non monétaire, permet de mettre en évidence trois groupes de ménages : ménages non pauvres monétairement avec conditions de vie précaires (21%), ménages pauvres monétairement et en conditions de vie (14%) et ménages cumulant les deux sortes de pauvreté (44%)", a-t-il fait remarquer.

Cette dernière catégorie, a-t-il signalé, forme le noyau dur de la pauvreté au Burundi (44%), à laquelle il faut ajouter 36% des ménages vulnérables constitués principalement des anciens réfugiés récemment rapatriés, à la faveur du retour progressif de la paix et de la sécurité.