Un officier de l’armée abattu de trois balles dans la tête par des inconnus à Bujumbura
Sécurité

PANA, 08 avril 2016

Bujumbura, Burundi - Un Capitaine de l’armée burundaise, Elie Mugabonuwundi, a été abattu de trois balles de pistolet dans la tête par un groupe d’individus non identifiés, dans la nuit de jeudi à vendredi, près de son domicile de Kamenge, un quartier populaire du nord de Bujumbura, apprend-on de source sécuritaire dans la capitale burundaise.

Le même quartier avait été le théâtre d’un attentat spectaculaire à la roquette, non revendiqué à ce jour, qui a coûté la vie, en août 2015, à un général de l’armée, Adolphe Nshimirimana.

La nouvelle victime du quartier prestait en tant que médecin à l’hôpital militaire de Bujumbura et a été ciblé par les tueurs parmi un groupe de voisins civils qui veillaient ensemble près de leurs domiciles, selon le porte-parole adjoint de la police nationale, Moïse Nkurunziza.

Les assaillants ont fait exploser deux grenades pour couvrir leur fuite, sans faire d’autres dégâts humains connus, d’après la même source.

C’est le troisième haut gradé de l’armée burundaise à être la cible d’attentat non revendiqué en moins d’un mois à Bujumbura.

Un lieutenant-colonel, Darius Ikurakure, avait été abattu par un individu armé d’un pistolet, le 22 mars dernier, dans les enceintes mêmes de l’Etat-major général de la force de défense nationale et des anciens combattants (Fdnac).

L’officier assassiné commandait une unité d’intervention contre les derniers insurgés encore retranchés dans les quartiers contestataires du troisième mandat présidentiel à Bujumbura.

Un autre major de l’armée, Didier Muhimpundu, a été abattu, quelques heures plus tard, dans la même journée du 22 mars, cette fois, à la sortie d’un bar-restaurant du centre-ville de la capitale burundaise.

Le major Muhimpundu était un simple chef de service-adjoint des soins de santé au ministère de la Défense nationale et des anciens Combattants.

Un communiqué de l’Etat-major général de l’armée est venu dénoncer, dans la foulée des deux assassinats, des tentatives d’individus mal intentionnés visant à diviser les corps de défense et de sécurité, avant d’en appeler à l’unité des rangs pour faire échec à un tel projet.

L’armée burundaise gère encore difficilement les séquelles d’une tentative de putsch militaire qui avait avorté au mois de mai dernier avec l’intension avouée des auteurs de restaurer la paix, la sécurité et la dignité du peuple burundais meurtri par la crise.

La situation sécuritaire s’est encore compliquée avec la naissance de plusieurs rébellions faites de déserteurs de l’armée et d’anciens mutins revanchards en cavale.

Certains analystes à Bujumbura estiment que les assassinats ciblés semblent vouloir impliquer les corps de défense et de sécurité dans une crise persistante sur fond d’impasse politique, en l’absence de volonté de dialogue entre le pouvoir et l’opposition.