Burundi : Le gouvernement s'étonne de la décision de l'OIF de retirer sa coopération
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@rib News, 08/04/2016 – Source Xinhua

 Le gouvernement burundais s'est déclaré vendredi étonné par la mesure prise par l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) de retirer sa coopération avec le Burundi, et de noter que les Burundais ne peuvent pas être affectés par cette décision.

"Le gouvernement s'étonne de cette mesure prise par quelqu'un qui ne s'est jamais impliqué en profondeur dans la gestion de ce dossier. Bien entendu, la population s'étonne davantage, parce qu'à un moment, elle a un embarras de choix des langues à utiliser pour se développer et pour mener ses activités commerciales", a réagi le porte-parole et secrétaire général du Gouvernement Philippe Nzobonariba (photo).

Pour lui, sur les quelque 10 millions de Burundais, il y en a très peu qui utilisent la langue française et pour un bon nombre d'entre eux, c'est pour la première fois qu'ils entendent l'existence de cette organisation puisque, explique-t-il, "on reconnaît une organisation de part ses apports dans la vie quotidienne".

Il a ajouté que celui qui a induit en erreur cette organisation a plutôt joué une mauvaise propagande pour la langue française et pour ceux qui voudraient vulgariser cette langue parce que, explique-t-il encore, en principe, dans l'ensemble, "les Burundais ne peuvent pas être affectés par le retrait de l'OIF".

Au contraire, a conclu le porte-parole et secrétaire général du gouvernement, "les partisans de la langue française vont trouver un mauvais service rendu par ceux qui ont induit en erreur l'OIF".

Il dit que ces derniers sont des milieux politiques burundais qui sont très proches de cette organisation puisque, s'explique-t-il, "on n'a jamais vu ses délégations visiter le Burundi pour juger de la bonne volonté ou de la mauvaise volonté du gouvernement".

C'est au moment où l'OIF accuse le gouvernement d'avoir une mauvaise volonté de résoudre la crise actuelle que le pays traverse, raison pour laquelle elle a annoncé qu'elle retirait sa coopération avec le gouvernement mais que seuls les projets profitant directement à la population ne feront pas l'objet de ce retrait.

Le Burundi traverse une crise politico-sécuritaire liée au contentieux électoral depuis fin avril 2015 et les voies pour la résoudre semblent fatiguer les uns et les autres parmi les Burundais et leurs partenaires techniques et financiers, d'où ces différentes pressions de ces derniers pour contraindre le gouvernement à accepter d'entamer les négociations inclusives à l'extérieur du pays pour permettre les opposants en exil d'y prendre part.