Ouganda : la diplomatie africaine démunie face à l’inertie du régime burundais
Diplomatie

RFI, 08-04-2016

 Une délégation de l’Assemblée législative de la communauté est-africaine est en ce moment en visite à Kampala, en Ouganda. C'est cette même Communauté est-africaine qui avait désigné en juillet dernier Yoweri Museveni (photo), le président ougandais, comme médiateur pour la crise au Burundi. Une médiation qui ne montre pas d’avancée tangible depuis, mais il n’est semble-t-il pas question pour cette délégation de la EAC de faire pression sur le chef de l'Etat médiateur.

Aucune réunion n’est au programme, affirme-t-on du côté de la délégation de la communauté est-africaine. Elle n’a ni pour mission ni pour rôle de mettre la pression sur la médiation, précise-t-on encore, mais simplement de faire des recommandations.

« Il devrait y avoir un arrêt des violences immédiatement. Et deuxièmement, nous devrions aller au Burundi et continuer à interagir avec le peuple burundais. C’est un processus qui suit son cours. Et maintenant, je pense que cela se dirige vers une sorte de dialogue », explique en effet Dora Byamukama, membre du Parlement est-africain.

Du côté ougandais, aucune information ne filtre sur l’avancée de la médiation. Depuis sa relance en décembre, le travail se fait dans la plus grande discrétion. Mike Sebalu, proche du gouvernement et spécialiste dans la résolution des conflits régionaux, avoue à demi-mot que le travail en cours est entre les mains du Tanzanien, Benjamin Mpaka.

« Le président Museveni est le médiateur. Mais maintenant, nous avons l’ex-président Mpaka qui fait partie de la médiation et qui est facilitateur dans l’effort de médiation. Et celui-ci a engagé une diplomatie de navette parlant aux différentes parties prenantes dans cette crise ».

C’est sur un ton positif qu’il termine son intervention, assurant que les discussions se poursuivent et qu’aucune annonce n’est faite pour le moment afin de ne pas compromettre le processus en cours.