Huit candidats pour remplacer Ban Ki-moon
Diplomatie

BBC Afrique, 12 avril 2016

 Huit prétendants au poste de secrétaire général des Nations unies ont commencé mardi à comparaître devant l'Assemblée générale de l'ONU pour des entretiens d'embauche inédits, avec l'espoir de succéder à Ban Ki-moon en janvier 2017.

Ban Ki-moon (photo) quitte ses fonctions à la fin de l'année après deux mandats de cinq ans. Pour l'instant quatre hommes et quatre femmes sont sur les rangs mais aucun ne fait l'unanimité.

Parmi les favoris figurent la directrice de l'Unesco, la Bulgare Irina Bokova, l'ex-Première ministre de Nouvelle-Zélande Helen Clark, qui dirige le Programme des Nations unies pour le développement, et l'ancien Haut commissaire de l'ONU aux réfugiés, le Portugais Antonio Guterres.

L'ex-président slovène Danilo Türk et quatre chefs de la diplomatie de pays des Balkans, anciens ou en poste -- Vesna Pusic (Croatie), Natalia Gherman (Moldavie), Srgjan Kerim (Macédoine) et Igor Luksic (Monténégro) -- complètent la liste.

Les auditions s'étaleront sur trois jours successifs.

Auparavant, le président de l'Assemblée Mogens Lykketoft avait rappelé qu'il s'agissait du premier exercice du genre dans l'histoire de l'ONU.

Il avait dressé un portrait-robot du candidat idéal: "indépendance, personnalité forte, autorité morale, grands talents politiques et diplomatiques", capacités de gestion.

Il lui avait fixé comme priorités la lutte contre le changement climatique, la promotion de la paix, y compris en "faisant pression sur les grandes puissances", ou encore une "réforme" de l'ONU.

Depuis 70 ans, la sélection du patron de l'ONU fait l'objet de tractations à huis clos entre 15 pays membres du Conseil de sécurité, et en premier lieu les cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Royaume-uni, Chine, France).

Cette fois-ci, l'Assemblée a imposé un processus plus transparent, comme pour un cadre supérieur: lettre de candidature, CV et profession de foi et enfin grand oral devant des diplomates des 193 pays membres.

La tradition voudrait que le prochain diplomate en chef vienne d'un pays d'Europe de l'est, seule zone géographique à ne pas avoir encore été représentée à ce poste, d'où l'abondance de candidats de cette région. La Russie y tient mais ce n'est pas une obligation.

De même l'idée a fait son chemin qu'une femme devrait enfin prendre le poste, où se sont pour l'instant succédé huit hommes.


RFI, 13-04-2016

ONU : l'élection du secrétaire général, une parodie de démocratie?

Ils sont, pour l'instant, neuf candidats à s'être déclarés intéressés par le poste de secrétaire général des Nations unies qui sera laissé vacant par Ban Ki-moon le 31décembre 2016. Pour la première fois de son histoire, l'ONU a décidé de rendre le processus de sélection plus transparent en leur faisant passer un grand oral devant les Etats membres. Même si certains pays dénoncent déjà un processus poudre aux yeux.

La blague circule depuis toujours dans les couloirs de l'ONU. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité ne voudraient surtout pas d'un général mais plutôt d'un secrétaire capable de veiller au bon fonctionnement d'une maison qui compte près de 41 000 fonctionnaires internationaux.

Alors quand le président de l'Assemblée générale Mogens Likkedoft présente le CV idéal du futur secrétaire général, personne n'est dupe. « Une personne indépendante, une personnalité forte avec une véritable autorité morale, une personne avec de grands talents politiques et diplomatiques. Enfin, une personne qui a l'expérience et la capacité de gestion d'une grande organisation », déclame-t-il.

Les 193 Etats membres de l'ONU dénonçaient depuis longtemps un processus de sélection du secrétaire général plus opaque encore que l'élection du pape. Pour la première fois cette année, tous les candidats au poste de grand patron de l'ONU passeront donc un entretien d'embauche devant l'Assemblée générale.

Mais la décision finale reviendra, comme depuis 70 ans, au Conseil de sécurité. Une illusion de transparence et de démocratie, estiment certains ambassadeurs.

Avec notre correspondante à New York,  Marie Bourreau