Le nouveau patron de la diplomatie belge en tournée en Afrique centrale
Diplomatie

@rib News, 16/01/2010 – Source Belga

Steven VanackereLe nouveau ministre des Affaires étrangères, Steven Vanackere, entame lundi sa première tournée internationale, qu'il a réservée à l'Afrique centrale, une région au cœur des préoccupations de la politique étrangère belge, en se rendant successivement en République démocratique du Congo (RDC), au Rwanda et au Burundi.

M. Vanackere, entré en fonction fin novembre, souhaite ainsi faire connaissance avec la région des Grands Lacs, qui émerge d'une quinzaine d'années de conflits souvent ethniques ayant causé la mort de millions de personnes.

Cette visite d'une semaine intervient alors que des élections sont prévues en 2010 dans deux des trois pays (générales au Burundi et présidentielle au Rwanda) et en 2011 en RDC, qui célèbre aussi cette année un demi-siècle d'indépendance, a-t-on expliqué de source diplomatique.

M. Vanackere a assuré lundi que la normalisation des relations entre Bruxelles et Kinshasa "est et reste" une donnée importante à l'approche du 50ème anniversaire de l'indépendance de l'ex-colonie belge, en récusant la "diplomatie du mégaphone" utilisée par certains de ses prédécesseurs.

"Une relation correcte avec les autorités congolaises est importante, ne fusse que parce que la Belgique a ainsi la possibilité de poursuivre son aide au développement et à la gestion de ce pays", avait-il affirmé en ouvrant à Bruxelles les journées diplomatiques qui rassemblent les ambassadeurs de Belgique en poste à l'étranger.

Le 50ème anniversaire de l'indépendance, le 30 juin prochain, "offrira sans aucun doute l'occasion de donner plus de profondeur à notre relation" avec la RDC, avait ajouté le chef de la diplomatie belge.

Les relations entre Bruxelles et Kinshasa avaient connu en 2008 une crise profonde, causées par des déclarations du ministre belge des Affaires étrangères de l'époque, Karel De Gucht, sur la corruption en RDC.

Cette crise a pris fin par la publication, le 24 janvier 2009, d'une déclaration commune des deux Premiers ministres, Herman Van Rompuy (à l'époque) et Adolphe Muzito, qui instaure entre leurs deux pays un dialogue "permanent, franc, ouvert et constructif, respectueux des institutions démocratiques et légitimes des deux Etats".

La Belgique souhaite toutefois ne pas négliger les deux autres petits africains qu'elle a administrés durant plus de 40 ans - le Rwanda et le Burundi, où elle est le premier donateur - et qui célébreront à leur tour en 2011 le cinquantenaire de leur indépendance.

Elle soutient ainsi activement la coopération régionale entre les trois Etats, notamment par le biais de la Communauté économique des Pays des Grands Lacs (CEPGL), un embryon de "marché commun" à trois.

M. Vanackere doit arriver lundi soir à Kinshasa, où des rencontres avec des responsables politiques congolais sont prévues mardi et mercredi - mais aucune avec le président Joseph Kabila dans l'état actuel du programme de sa visite. Il se rendra ensuite mercredi et jeudi à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est de la RDC), où le gouvernement congolais peine à rétablir la paix malgré une importante présence de Casques bleus de l'ONU.

Il franchira la frontière rwandaise pour rejoindre la ville voisine de Gisenyi, puis Kigali, après un arrêt vendredi à un camp abritant d'anciens rebelles hutus rwandais rentrés au pays après des années de présence en RDC.

A Kigali, le ministre doit notamment déposer une gerbe au mémorial du génocide de Gisozi, où reposent quelque 200.000 corps, soit un quart environ des victimes du génocide de 1994. Il aura samedi des entretiens politiques, notamment avec son homologue rwandaise, Louise Mushikiwabo, avant de gagner le Burundi.

A Bujumbura, M. Vanackere rencontrera des membres du gouvernement et des représentants des partis politiques, à l'approche des élections générales prévues entre avril et septembre prochains, le premier tour de la présidentielle étant fixé au 28 juin. Son retour en Belgique est prévu lundi soir.