Vacances "studieuses" du chef de l'Etat burundais
Politique

PANA, 17/01/2010

Bujumbura, Burundi - Le chef de l'Etat burundais, Pierre Nkurunziza, se trouve toujours en vacances de Nouvel an dans sa région natale du Nord-Burundi où on le voit néanmoins développer d'intenses activités aux côtés des populations dans les champs et sur des chantiers de construction d'écoles et de centres de Santé.

Les médias officiels le montrent largement aux côtés des populations des provinces du Nord dans de vastes plantations de fruits ou sur des chantiers, le tout dans une ambiance on ne peut plus bon enfant, faite de chants et de danses.

Le président distribue au passage des plants de fruitiers à la population, officiellement "dans le cadre d'une politique nationale de sécurité alimentaire".

Pierre Nkurunziza dispose, lui-même, de vastes plantations de bananiers et autres ananas dans différents coins du pays et a choisi la longue période de vacances pour les silloner, récolter ou les entretenir.

Faire le terrain, "c'est la nouvelle méthode de gouvernement", aime-t-on dire dans l'entourage du chef de l'Etat, en réponse aux détracteurs qui se demandent si, avec tout ce temps passé à la campagne, le président a encore quelques instants pour s'occuper des dossiers du pays.

"Ces dossiers peuvent trouver le chef de l'Etat là où il est", renchérissent les hommes du président.

Certes, des visiteurs étrangers, en quête d'audiences auprès du chef de l'Etat, ont également appris à aller le rencontrer "là où il est", dans les champs ou sur des chantiers.

Certains d'entre eux poussent la courtoisie jusqu'à mettre la main dans la gadoue, lorsque les audiences coïncident avec les fameux travaux communautaires de salubrité publique du week-end que rate rarement le président burundais.

L'opposition politique est de ceux des détracteurs qui soupçonnent plutôt ouvertement le chef de l'Etat burundais d'être parti pour longtemps en campagne électorale précoce.

Les secondes élections générales post-conflit au Burundi commencent en mai prochain et le président Nkurunziza entend remettre en jeu son fauteuil.