Burundi : Les assassinats qui ciblent de hauts gradés de l’armée s’intensifient
Sécurité

PANA, 25 avril 2016

Un général, son épouse et un garde du corps abattus à Bujumbura

 Bujumbura, Burundi - Le général de l’armée burundaise, Athanase Kararuza, ainsi que son épouse et un garde du corps ont été abattus froidement par balles par des inconnus au moment où leur véhicule sortait, tôt ce lundi matin, de Gihosha, un quartier résidentiel de la périphérie nord-est de Bujumbura, pour les emmener au travail, apprend-on de source sécuritaire dans la capitale burundaise. [Photo : Des militaires évacuent la voiture du Général Kararuza, après l'attaque.]

Le nord de la ville de Bujumbura se réveillait à peine d’une nuit de dimanche à lundi agitée par des coups de feu nourris dans lesquels un officier de police, Donatien Ndabigeze, a été grièvement blessé et doit encore porter le deuil de son épouse et d’un visiteur qui, eux, n’ont pas survécu à une attaque d’individus non identifiés.

Le général Kararuza travaillait comme "Conseiller principal" chargé des questions sécuritaires à la première vice-présidence de la République, précise un communiqué du ministère de la Défense nationale et des anciens Combattants (Fdnac) rendu public, peu après l’embuscade.

Le communiqué fait encore état de trois personnes grièvement blessées dans l’attaque, dont une fille du général ainsi que deux autres membres de sa garde rapprochée.

C’est le second militaire du grade le plus élevé dans l’armée burundaise qui tombe au grand jour sous les balles d’inconnus depuis l’attaque à la roquette qui avait coûté la vie au général Adolphe Nshimirimana, le 2 août 2015, toujours dans la capitale burundaise.

Les assassinats qui ciblent de hauts gradés de l’armée nationale ont regagné d’intensité à partir du mois de mars dernier à Bujumbura et épicentre d’une crise politique liée à un conflit électoral mal résolu entre le pouvoir et l’opposition depuis avril 2015.

Au moins quatre officiers, dont un lieutenant-colonel, ont été tués dans des circonstances non encore clairement élucidées depuis le mois de mars dernier à Bujumbura.

Le communiqué du ministère de la Défense nationale a condamné énergiquement les assassinats ciblés devenus fréquents ces derniers temps, aussi bien ceux qui sont dirigés contre des membres des corps de défense et de sécurité que ceux qui visent des civils désarmés.

"Les commanditaires de ces assassinats n’ont d’autre objectif que de détruire l’armée », soutient le communiqué qui appelle, par-dessus tout, les militaires burundais où qu’ils se trouvent, à rester « unis, sereins et en dehors de toute forme de manipulation politicienne".

Les Nations unies font état de près de 500 personnes, toutes catégories confondues, qui ont été déjà tuées et autour de 270.000 autres citoyens ayant pris le chemin de l’exil à l’étranger, sans espoir de rentrer bientôt, vu l’absence d’une volonté politique claire des protagonistes de la crise d’y mettre fin par un dialogue sincère et résolu.