Série de mesures administratives pour assainir le secteur pétrolier au Burundi
Economie

PANA, 15 mai 2016

Bujumbura, Burundi - Le ministère burundais de l’Energie et des Mines a annoncé, dimanche, la fermeture d’une quinzaine de stations-service du pays après deux semaines de pénurie "organisée" du carburant à des fins « spéculatives ».

Parmi les 15 stations-service qui ont écopé de la sanction de fermeture, 14 se trouvent à Bujumbura, la capitale économique et politique du pays.

A ces 15 stations-service, s’ajoutent quatre grandes sociétés importatrices des produits pétroliers qui ont vu leurs contrats résiliés par le ministère de l’Energie et des Mines pour manquement injustifié à leurs engagements.

Le ministre de l’Energie et des Mines, Côme Manirakiza, a fait savoir que les stations fermées n’avaient pas servi de produits pétroliers depuis plus de trois mois, sans motif valable connu.

Les stations qui restent en service doivent, à leur tour, passer au ministère de l’Energie pour renouveler le permis d’exploitation, dans un délai de 30 jours, a-t-il avisé.

Le trois à quatre grandes sociétés importatrices encore en fonction, quant à elles, ont 90 jours pour constituer des stocks de sécurité afin d’en finir avec les pénuries récurrentes de carburant.

Une seule grande société d’entreposage des produits pétroliers (Sep) était jusque-là gérée par le gouvernement, avec un dépôt à Bujumbura, la capitale, et un autre à Gitega, la seconde ville en importance, dans le centre du pays.

Des difficultés économiques ont encore fait que le gouvernement ne soit plus en mesure de maintenir le "fonds stratégique carburant" dans le budget général de l’Etat pour amortir d’éventuels chocs pétroliers.

Le ministre de l’Energie avait toutefois rejeté l’argument de manque de devises à l’origine de la dernière pénurie de carburant en date au Burundi, en l’attribuant plutôt à certains pétroliers mus par la volonté de "saboter" l’économie nationale à des fins inavouées.

Certains milieux d’affaires à Bujumbura tablent sur une accalmie de courte durée dans l’approvisionnement normal du pays en produits pétroliers, étant donné la rareté persistante des devises fortes depuis le désengagement des principaux bailleurs de fonds étrangers face à une crise politique de plus d’un an au Burundi.