Obsèques nationales pour l’ancien chef d’Etat Bagaza du Burundi
Politique

PANA, 17 mai 2016

Bujumbura, Burundi - Les obsèques de l’ancien président du Burundi, Jean Baptiste Bagaza, décédé le 4 mai dernier des suites d’une maladie, ont été caractérisées mardi par une présence massive du monde politique national, toutes sensibilités confondues, et des honneurs militaires des grands jours, a-t-on constaté sur place dans la capitale burundaise.

 

Les cérémonies, sous haute surveillance sécuritaire, ont par contre vu la participation de peu de simples citoyens et de la seule délégation étrangère venue de l’Ouganda et qui comprenait en son sein, deux des filles de l’actuel chef de l’Etat ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, en même temps médiateur de la sous-région dans la crise politique du moment au Burundi.

Le défunt président burundais a noué une solide amitié de notoriété publique avec le président Museveni durant un long exil politique en Ouganda, sous le régime de son tombeur, le major Pierre Buyoya.

Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, accompagné de son épouse, Dénise Nkurunziza, était au centre des cérémonies d’inhumation du défunt président qui a eu droit à des hommages appuyés pour son lègue politique, économique et sécuritaire à la nation entre 1976 et 1987.

"Je ne me lasserai pas, de mon vivant, de rendre hommage au président Bagaza pour son œuvre considérable au service de la nation", a déclaré en substance le chef de l’Etat burundais.

La veuve du président, Mme Fosta Bagaza, le lui a bien rendu en remerciant vivement et publiquement le couple présidentiel actuel pour s’être impliqué de bout en bout à fond, d’abord dans le rapatriement du corps du défunt puis dans les obsèques du jour.

Mme Bagaza a arraché des applaudissements nourris au public présent à la messe de requiem, en demandant pardon, au nom de son mari, à tous ceux qu’il a offensé un jour ou l’autre durant la décennie de pouvoir.

"Les chefs d’Etat sont avant tout et après tout des êtres humains qui commettent des erreurs", a-t-elle appuyé.

Dans son homélie, l’évêque du diocèse de Bujumbura, Mgr Evariste Ngoyagoye, quant à lui, a laissé entendre que l’Eglise catholique du Burundi avait longtemps tourné la page du conflit qui a eu à l’opposer au président Bagaza vers la fin de son pouvoir.

De son côté, Zénon Nimubona, l’actuel président du Parti pour le redressement national (PARENA, opposition), fondé par le défunt chef d’Etat, a apprécié à sa juste valeur la reconnaissance de mérite de la part des plus hautes autorités du pays qui se sont impliquées, comme cela n’avait été jamais le cas de mémoire récente, d’un dignitaire de la République.