Une soixantaine d’"entités" attendues aux pourparlers inter burundais d’Arusha
Politique

PANA, 20 mai 2016

Participation confirmée de 63 entités différentes au coup d’envoi du dialogue inter burundais en Tanzanie 

Bujumbura, Burundi (PANA) - Quelque 63 entités politiques de l’intérieur du pays ont déjà confirmé la participation de leurs délégués au dialogue inter burundais de sortie d’une crise de plus d’un an prévu à Arusha, en Tanzanie, du 21 au 24 mai, apprend-on de source proche de la médiation pilotée par l’ancien chef de l’Etat tanzanien, Benjamin William M’Kapa, sous l’égide de la Communauté de l’Afrique de l’Est/East african community (Cae/Eac).

Les 63 entités sont constituées par des représentants du gouvernement, ceux des partis politiques, de la société civile, des confessions religieuses ainsi que les anciens chefs d’Etat burundais, indique un communiqué publié en ligne par le bureau de la médiation à la veille du coup d’envoi du dialogue inter burundais.

Le Conseil national pour la défense de l’accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation et la restauration de l’Etat de droit (Cnared, une coalition de 25 principaux partis politiques de l’opposition interne et en exil) a déjà signifié son refus de se rendre à Arusha, tant qu’il n’aura pas été invité en tant qu’entité unique.

Le précédent round des pourparlers inter burundais de paix avait buté, début mai, cette fois-là, sur le refus du gouvernement burundais de s’asseoir à la même table des négociations avec les représentants du Cnared pour leur participation présumée à l’insurrection contre le troisième mandat présidentiel et la tentative de putsch qui s’en était suivie, l’année dernière.

Le gouvernement burundais s’est montré, cette fois, plus enthousiaste à aller à Arusha en l’absence annoncée du Cnared qui regorge encore de nombreux frondeurs du parti au pouvoir ayant pris le chemin de l’exil à l’étranger après avoir contesté la légalité de la troisième candidature du Président Nkurunziza à la tête du pays.

Seul le front pour la démocratie au Burundi (Frodebu, membre influent du Cnared) a accepté l’invitation du médiateur à se rendre à Arusha.

Le président du Frodebu et l’un des rares leaders politiques de l’opposition encore présents au pays, Léonce Ngendakumana, a toutefois exprimé des réserves sur le caractère « opaque » des préparatifs d’Arusha, notamment le fait que la médiation n’ait pas invité le Cnared et « principale plateforme de l’opposition ayant justement un contentieux politique réel à faire valoir face au pouvoir burundais ».

Le Frodebu entend néanmoins aller à Arusha pour « mener des consultations avec le médiateur et tous les envoyés spéciaux de la Communauté internationale afin de pousser la facilitation du dialogue inter burundais à mieux préparer les étapes suivantes ».

Du côté des observateurs étrangers, le communiqué du bureau de la médiation dit qu’il est attendu à Arusha des délégués de la Conférence internationale pour la paix dans la région des Grands Lacs (Cirgl, 11 Etats membres), des envoyés spéciaux des Etats-unis d’Amérique, de la Belgique, du Royaume-uni, de l’Union européenne (Ue), de l’Union africaine(Ua) et de l’Organisation des Nations unies (Onu).

Le texte du communiqué fait savoir que la rencontre d’Arusha est destinée à dégager un consensus sur un agenda et les participants aux prochaines étapes du dialogue inter burundais proprement dit de sortie de crise.

Les cérémonies d’ouverture du dialogue inter burundais débuteront, samedi à la mi-journée, au centre international des conférences d’Arusha, une ville du nord de la Tanzanie, d’après la même source.