L'avocate d'une opposante expulsée du Rwanda
Afrique

@rib News, 22/05/2016 – Source Belga

L'avocate néerlandaise de l'opposante rwandaise emprisonnée Victoire Ingabire Umuhoza (photo), Me Caroline Buisman, a reçu l'ordre de quitter le Rwanda sans pouvoir rencontrer sa cliente, a dénoncé dimanche le parti de Mme Inhabire, les Forces démocratiques unifiées (FDU)-Inkingi.

L'avocate devait assister Mme Ingabire lors de son procès devant la Cour Africaine des droits de l'homme et des peuples.

Mais arrivée à Kigali le 14 mai "avec un visa en bonne et due forme", elle s'est présentée le lundi 16 mai au barreau de Kigali pour les formalités d'usage, avant de rencontrer sa cliente, a précisé le parti d'opposition dans un communiqué.

Mme Buisman et le défenseur principal de Mme Ingabire, Me Gatera Gashabana, ont ensuite tenté en vain de rencontrer leur cliente.

Et le 19 mai, "après près de quatre heures d'interrogatoire, ponctuée d'intimidation, les autorités ont intimé à l'avocate un ordre de quitter immédiatement le territoire, faute de quoi elle s'exposerait à des conséquences très fâcheuses", ont dénoncé les FDU-Inkingi.

Le parti fait un parallèle avec le premier avocat étranger de Mme Ingabire, qui avait lui été arrêté au Rwanda avant d'être relâché sous la pression des autorités américaines et expulsé du pays.

Présidente des FDU, une formation non reconnue par Kigali, Mme Ingabire avait été condamnée en décembre 2013 pour "conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre", "minimisation du génocide de 1994" contre les Tutsi et "propagation de rumeurs dans l'intention d'inciter le public à la violence".

A l'étranger lors du génocide de 1994, elle était revenue dans son pays en 2010, pour se présenter à la présidentielle contre le chef de l'Etat sortant Paul Kagame. Elle avait été arrêtée peu de temps après son arrivée, après avoir demandé que les auteurs de crimes contre les Hutu soient aussi jugés. Kigali l'avait accusée d'avoir, par ces propos, nié la réalité du génocide au cours duquel 800.000 personnes selon l'ONU, essentiellement des Tutsi, ont été tuées.