La France réitère son soutien à la médiation tanzanienne dans la crise au Burundi
Diplomatie

PANA, 27 mai 2016

Bujumbura, Burundi - La France a réitéré, vendredi, son soutien au facilitateur et ancien président tanzanien, Benjamin M’kapa, après la détermination dont il a fait montre au premier round du dialogue inter-burundais, du 21 au 24 mai dernier, à Arusha, en Tanzanie, face aux protagonistes de la crise de plus d’un an dans l’un des bastions les plus sûrs de la Francophonie au niveau de la région des Grands Lacs, apprend-on de source diplomatique à Bujumbura.

L’attachement de la France à la paix au Burundi s’est déjà traduit par deux importantes résolutions au Conseil de Sécurité des Nations unies depuis l’éclatement de la crise burundaise, en avril 2015.

La plus forte de ces résolutions proposait le déploiement de casques bleus onusiens chargés de la prévention et de la protection des civils menacés par les conséquences d’une crise politique et des droits humains née de la contestation, dans la rue, par les opposants au troisième quinquennat de l’actuel chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, à la tête du pays.

« Nous réitérons notre soutien au facilitateur et à sa détermination à faire aboutir le dialogue inter-burundais dans le respect de l’Accord d’Arusha », souligne en substance, un communiqué envoyé, vendredi à la PANA, de l’ambassade de France à Bujumbura.

L’Accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation avait mis fin à plus d’une décennie de guerre au Burundi.

« Nous appelons l’ensemble des acteurs burundais, notamment ceux absents à cette première session de consultations, à s’engager sans réserve et de manière constructive », poursuit le communiqué qui renouvelle, en outre, l’appel de la France à toutes les parties burundaises à « ne pas recourir à la violence ».

Les représentants du Conseil national pour la défense de l’accord d’Arusha et la restauration de l’Etat de droit (Cnared, principale plateforme de l’opposition interne et en exil) étaient les grands absents des récentes consultations pour n’avoir pas été invités en tant que membres d’une entité politique unique.

Certains leaders politiques membres de cette coalition de 25 partis d’opposition ont néanmoins répondu présents aux invitations adressées par la médiation à titre individuel.

Par contre, aucun leader autoproclamé de plusieurs rébellions armées nées de la crise n’a été contacté pour se rendre aux récentes consultations d’Arusha appelées à reprendre avant la fin du mois de juin prochain, selon le bureau de la médiation tanzanienne.

« La France est mobilisée, notamment au Conseil de Sécurité des Nations unies, en faveur d’une solution politique et d’un renforcement de la présence des Nations unies sur place, sur la base des propositions du secrétaire général pour le déploiement d’une force de police », conclut le communiqué de presse.

Les violences devenues quasi-quotidiennes au Burundi ont encore emporté, mercredi, la vie de trois personnes, dont un retraité des forces armées burundaises, le colonel Lucien Rufyiri.

Un haut responsable de la police nationale, le commissaire Gérôme Ndikuriyo, de son côté, a été enlevé dans la nuit de jeudi à vendredi, au nord de la ville de Bujumbura, par des individus non identifiés, d’après des sources sécuritaires dans la capitale burundaise.