Nouvelle étape dans le processus inter-burundais de paix porté par la Tanzanie
Politique

PANA, 12 juin 2016

Bujumbura, Burundi - Le nouveau médiateur et ancien président tanzanien, Benjamin M’Kapa, a fait franchir le processus inter-burundais de paix une nouvelle étape grâce à une rencontre tenue vendredi à Bruxelles avec des opposants politiques en exil dont l’absence à une précédente séance de prise de contact, le mois dernier à Arusha, en Tanzanie, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive du côté des adversaires politiques du pouvoir burundais.

Le "Sage" tanzanien de plus de 74 ans avait été sorti dernièrement de la retraite par la Communauté de l’Afrique de l’Est/East African Community (Cea/Eac) pour booster la médiation hésitante de l’actuel chef d’Etat ougandais, Yoweri Kaguta Museveni.

L’histoire se répète pour l’ancien président tanzanien qui avait suivi de près les précédentes négociations d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile de 1993 à 2006 au Burundi.

Dans la capitale belge, le nouveau médiateur a rencontré une trentaine de leaders, dont d’anciens acteurs de la guerre civile, qui se revendiquent aujourd’hui d’un "Conseil national pour la défense de l’accord d’août 2000, à Arusha, sur la paix et la réconciliation et la restauration de l’Etat de droit" (Cnared, principale plate-forme de l’opposition), selon diverses sources à Bujumbura, proches de l’opposition en exil.

Samedi encore, le médiateur tanzanien devait consulter d’anciens chefs d’Etat burundais qui ont fait le déplacement de la capitale belge.

Une conférence publique, ouverte à la diaspora burundaise, sur les voies et moyens de sortir leur pays de la crise, devait clôturer la visite du médiateur à Bruxelles.

Par contre, rien ne filtre des intentions réelles du médiateur sur la demande pressante de plusieurs mouvements rebelles burundais nés de la crise à être également entendus sur leurs revendications.

L’on sait, par contre, qu’après un tour complet des "Acteurs-clé" de la crise, qui restent à déterminer, le médiateur convoquera, avant la fin de ce mois de juin, une plénière pour dégager des compromis de nature à ramener la paix et le calme au Burundi.

L’un des compromis les plus attendus porte sur la mise en place d’un gouvernement de transition voulu par l’opposition et farouchement combattu par le pouvoir, au nom de la "légitimité et du verdict populaires" de 2015.

Ce à quoi répond l’opposition que le gouvernement transitoire serait chargé de préparer et organiser de nouvelles élections générales plus "inclusives et démocratiques" que celles de 2015.

La relance de l’économie nationale, le retour des réfugiés, la libération des prisonniers politiques, la réouverture des médias privés indépendants et une justice plus équitable sont autant d’autres questions subjacentes à la crise et dont la réponse dépend en grande partie d’un éventuel compromis et d’une volonté politique qui émaneront, avant tout, des Burundais eux-mêmes, de l’avis des analystes à Bujumbura.