Burundi : la population de Mugamba dans une fiévreuse expectative
Sécurité

RFI, 17-06-2016

Le temps passe et la tension est toujours très forte à Mugamba. C'est là que le président Nkurunziza avait lancé un ultimatum aux rebelles, il y a un peu plus de quinze jours. Et maintenant que le délai est dépassé, les habitants vivent dans la peur des arrestations.

Le sentiment est le même depuis la fin de l'ultimatum, il y a trois jours : c'est la peur qui prédomine. Les habitants sont certains que les policiers et les gendarmes qui patrouillent dans la ville finiront par passer à l'offensive, même si pour l'instant, on n'observe pas d'opération de grande ampleur ni de fouille maison par maison comme cela avait été le cas déjà à Bujumbura.

Pour l'instant, la situation est calme, mais cela n'inspire rien de bon à la population. En particulier dans le quartier de Nyagasasa, très mobilisés l'année dernière contre la candidature et la réélection de Pierre Nkurunziza. Un quartier où vivent beaucoup de tutsis et d'où sont issues deux des quatorze personnes de la liste noire des autorités. Quand le délai a expiré mercredi dernier, le ministre de l'Intérieur a publié des noms d'individus présentés comme des rebelles, à arrêter rapidement.

La plupart d'entre eux se cachent aujourd'hui, certains avaient déjà fui Mugamba avant la fin de l'ultimatum. Un jeune a été arrêté vendredi 17 juin à Mugamba, un homme qui n'était pas sur la fameuse liste. La police fait état de six arrestations en tout ces derniers jours. Des personnes recherchées et d'autres présentées comme des complices.