Le Burundi veut juguler la fraude dans le domaine des mines
Economie

@rib News, 21/06/2016 – Source Xinhua

La récente création de l'Office burundais des mines et carrières (OBM), est une importante contribution destinée à juguler la fraude et les exploitations illégales dans le domaine des mines au Burundi, a affirmé mardi à Bujumbura Paul Ndarihonyoye, directeur général de la recherche géologique et du cadastre minier au ministère burundais en charge des Mines et de l'Energie.

Le 30 mai dernier, le président du Burundi, Pierre Nkurunziza, a signé un décret portant création, fonctionnement, organisation et missions de l'OBM.

Le directeur général Ndarihonyoye, qui s'exprimait au cours d'une interview accordée à Xinhua, a précisé qu'au cœur des missions assignées à l'OBM, se trouve le "contrôle et suivi des activités minières et de carrière".

La mise en place de l'OBM est venue à point nommé, a expliqué M.Ndarihonyoye en faisant remarquer que sa création permet d'espérer une "lutte contre toutes les manœuvres frauduleuses" pouvant survenir dans le "convoité" secteur des mines et des carrières au Burundi.

L'autre gain attendu, a-t-il ajouté, est la révision à la hausse des taxes jusqu'ici perçues dans le secteur burundais des mines et carrières grâce à cet outil législatif qui permet dorénavant un meilleur recouvrement des arrières de paiement des impôts et taxes, avec pour effet positif le redressement des recettes du trésor public.

Toutefois, a-t-il souligné, le Burundi a connu en 2015 une "chute libre des rentrées en devises" dans ce secteur suite aux cours mondiaux devenus "très bas" et des impayés des redevances administratives par certains des privés opérant dans le secteur, "sous prétexte de manque à gagner causé par d'énormes redevances" par le nouveau code minier, promulgué en 2013.

Pour lui, "beaucoup reste à faire pour que le secteur des mines soit porteur de croissance au Burundi".

Tous ces facteurs cités ci-avant, combinés à l'instabilité politique, a souligné M.Ndarihonyoye, font que, par exemple, les travaux du "plus important" gisement minier du Burundi lancés en 2014, à savoir ceux relatifs à l'exploitation du nickel de Musongati, n'avancent pas.

Certaines exonérations fiscales octroyées à des sociétés opérant dans le secteur minier au Burundi, a-t-il indiqué en outre, occasionnent un préjudice financier énorme pour le pays dans la mesure où ces entreprises jouissent d'un régime de gratuité dans la construction des routes et d'exploitation des carrières, "mais, avec en aval, des collines entières saccagées".

Le laxisme observé en la matière, a-t-il insisté, occasionne un manque à gagner "énorme" pour le Burundi.

Les recherches entamées depuis 1960, a-t-il fait remarquer par ailleurs, ont déjà abouti à la découverte de plusieurs gisements miniers. Il a cité notamment le nickel, le vanadium, l'or, les phosphates et des minerais accompagnateurs comme les platinoïdes et les terres rares.

Malgré ce potentiel, a-t-il fait remarquer, quelques gîtes minéralisées en or, en wolframite, en colombo tantalite et la cassitérite, sont exploitées de manière artisanale et contribuent "faiblement" à l'économie nationale.

Le deuxième cadre de croissance et de lutte contre la pauvreté (CSLP II), dont la mise en œuvre a porté sur la période 2012-2015, a identifié le secteur minier burundais, comme un des créneaux économiques, pouvant être porteur de croissance pour le pays.