Assassinat de Hafsa Mossi : Le monde condamne, Bujumbura accuse l'étranger
Diplomatie

UN News Centre, 14 juillet 2016

Burundi : Ban Ki-moon condamne l'assassinat d'une ancienne ministre à Bujumbura

 Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné mercredi soir l'assassinat de Hafsa Mossi, l'ancienne Ministre burundaise des affaires de la Communauté de l'Afrique de l'Est et membre de l'Assemblée législative de la Communauté de l'Afrique de l'Est, dans la matinée à Bujumbura. [Photo : les obsèques de Hafsa Mossi, ex-ministre assassinée à Bujumbura]

« Cet odieux acte de violence ne sert qu'à semer la division, renforcer la méfiance et déstabiliser le pays », a dénoncé le chef de l'ONU, dans une déclaration de presse publiée par son porte-parole.

M. Ban a par ailleurs présenté ses « sincères condoléances » à la famille de Madame Mossi.

Il a réitéré la nécessité « d'intensifier les efforts pour trouver un accord négocié à la crise en cours au Burundi » et a demandé à toutes les parties concernées de s'engager « totalement et avec sincérité » dans le processus de paix dirigé par la Communauté de l'Afrique de l'Est.

« Les Nations Unies continueront de fournir une assistance au dialogue mené par la Communauté de l'Afrique de l'Est et son facilitateur, l'ancien Président de la République-Unie de Tanzanie, son Excellence M. Benjamin Mkapa », a en outre indiqué le Secrétaire général.

BBC Afrique, 14 juillet 2016

L'UE condamne l'assassinat d'Hafsa Mossi

L'Union européenne a condamné l'assassinat de l'ancienne ministre burundaise, preuve de la polarisation croissante au Burundi, a déclaré Federica Mogherini, Haute représentante pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité des 28 Etats membres.

Hafas Mossi, membre de l'Assemblée législative de l'Afrique de l'Est, a été tuée mercredi à Bujumbura par balles par deux agresseurs non loin de son domicile dans le quartier de Gihosha, selon la police.

Federica Mogherini a présenté ses sincères condoléances à la famille de l'ancienne journaliste du service Swahili de la BBC, au bureau de Bujumbura.

"Ce crime ne doit pas rester impuni", a-t-elle souligné.

Une opération tramée à l'extérieur

Par ailleurs par la voix de son porte-parole, Philippe Nzobonariba, le gouvernement burundais a fait part de sa vive indignation et condamne avec fermeté "cet acte méprisable".

D'après le communiqué officiel, ce genre d'agressions qui se sont multipliées ces derniers jours, et visant des responsables politiques, ainsi que le modus operandi, laissent à penser que ces terroristes viennent de l'étranger.

Ce crime, a été commis, alors que se déroule une Séance du Dialogue Interburundais à Arusha et pendant la 27ème Session ordinaire de l'Assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine à Kigali au Rwanda.

Le Burundi traverse une grave crise politique depuis la réélection à un troisième mandat du président Nkurunziza en violation de la constitution.

Depuis avril 2015 plusieurs centaines de personnes ont été tuées et près de 300 000 ont fui le pays.

"Il est urgent que toutes les parties s'engagent dans un dialogue politique sérieux, sous l'égide de la Communauté Africaine de l'Est et du facilitateur, Benjamin Mkapa, dialogue auquel l'Union européenne donne son soutien total", assure Frederica Mogherini.

"L'assassinat de l'Honorable Hafsa Mossi est un acte ignoble et lâche. C'est une perte inestimable pour le Burundi, sa famille et toute l'EAC", la Communauté des Etats d'Afrique de l'Est, a réagi le président burundais Pierre Nkurunziza, sur Twitter.