Bujumbura explique le retrait de sa délégation du Sommet de Kigali
Diplomatie

@rib News, 19/07/2016 – Source Xinhua

Le ministre burundais des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale, Allain Aimé Nyamitwe, a indiqué mardi deux raisons qui ont fait que le Burundi se retire du dernier Sommet de l'Union Africaine de Kigali.

"La première raison est qu'on a voulu donner un message à la Commission de l'Union Africaine qui a fait la sourde oreille aux sollicitations légitimes de notre gouvernement par rapport aux agissements contraires aux standards internationaux, contraires à l'acte constitutif de l'UA ainsi que le protocole sur les amendements de cet acte constitutif qui interdit aux Etats de se faire utiliser ou d'utiliser des éléments pour déstabiliser la sécurité et la quiétude d'autres Etats de l'UA", a expliqué A. A. Nyamitwe, lors d'une conférence de presse.

Pour lui, toutes ces sollicitations ont été exprimées et transmises à plusieurs reprises à travers des rencontres directes entre le gouvernement du Burundi et la Présidente de la Commission de l'UA qui en a toujours fait la sourde oreille.

La deuxième raison évoquée par le chef de la diplomatie burundaise est liée à la sécurité des membres de la délégation burundaise aux assises de Kigali.

"Le gouvernement avait demandé d'avoir des garanties de sécurité pour nos délégations ministérielles et présidentielles et ces garanties ne sont jamais venues. Nous avons estimé donc que ce n'était pas prudent de participer à ces assises à un niveau aussi élevé sans que ces garanties soient données", a motivé ainsi M. Nyamitwa le retrait de la délégation burundaise de ce 27ème Sommet de l'Union Africaine qui s'est tenu dans un pays dont le gouvernement et celui du Burundi se regardent d'un oeil plein de méfiance.

Par ailleurs, il a indiqué que la délégation burundaise avait préalablement décidé de participer uniquement aux travaux d'experts et non au Sommet.

Le Burundi accuse le président rwandais Paul Kagame et son gouvernement de porter une aide militaire aux Burundais qui veulent déstabiliser le pays, ce que Kigali a toujours démenti.

Le ministre Allain Aimé Nyamitwe a profité de l'occasion pour s'exprimer sur le récent round des pourparlers inter-burundais à Arusha qui se sont tenus du 12 au 14 juillet 2016.

"Nous estimons que la session d'Arusha du 12 au 14 juillet 2016 a été couronnée de succès", a martelé le ministre.

Ici aussi, deux raisons expliquent ce couronnement de succès selon M. Nyamitwe.

"Premièrement, le Facilitateur a pu réunir ou rencontrer, de toutes les façons, les différents groupes qu'il avait invités. Différentes personnalités politiques et différents partis politiques et même chaque composante a pu exprimer sa ou ses positions sur la situation politique, a expliqué le ministre.

A cette explication, il a ajouté que le Facilitateur Benjamin William Mkapa a proposé un ordre du jour qui reste une proposition mais qui, selon lui, "a pu recueillir le soutien de la plupart des acteurs politiques et des partis politiques ainsi que des institutions qui étaient représentés".

Il a toutefois réitéré la position maintes fois exprimée par le gouvernement de ne jamais s'asseoir autour d'une même table avec ceux qu'il qualifie de putschistes ou leurs alliés, pour dire ceux qui ont organisé des manifestations contre le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza à partir de la fin du mois d'avril 2015.