Un diplomate onusien "attristé" par les cas de viols au Burundi
Droits de l'Homme

PANA, 20/07/2008

Le chef de la division des Droits de l'Homme et Justice au Bureau intégré des Nations unies au Burundi (BINUB), le Guinéen Ismail Diallo, a exprimé sa déception et son amertume pour l'impunité des crimes qui minent encore ce pays d'Afrique de l'Est.

"Ce qui m'attriste le plus, ce sont les viols et violences sexuelles au quotidien", a, entre autre, déploré M. Diallo.

"Il y a des moments où, nous qui nous occupons des droits humains au quotidien, nous rentrons à la maison, le soir, en nous demandant si ce que nous faisons vaut vraiment la peine", a-t-il enchaîné dans une interview exclusive diffusée dimanche par la Radio publique africaine (RPA, privée).

"Lorsque chaque jour, vous lisez des rapports sur des viols d'enfants et que la Justice ne réagit pas, ou, pire encore, que la société elle-même, hommes comme femmes, considère les viols comme des faits divers ou des délits mineurs qui peuvent se régler à l'amiable, vous vous demandez forcement à la fin, si vous servez vraiment à quelque chose", a-t-il encore dit.

Le diplomate onusien a été témoin d'autres grandes tragédies au cours de sa carrière au Burundi comme le massacre de plus de 160 réfugiés Banyamulenge (des tutsi congolais originaires du Rwanda voisin) en octobre 2004 et a amèrement regretté l'impunité d'un tel crime contre l'humanité dont les auteurs courent toujours.

"Il y a aussi Muyinga (une région du nord-est du Burundi) où nous avons découvert 30 cadavres et bien d'autres localités du pays qui ont été endeuillés par des crimes de sang restés à ce jour impunis", a-t-il ajouté.

M. Diallo est en fin de mission au Burundi où il vient de passer quatre ans.