Départ d’un contingent de 1 900 militaires burundais pour la Somalie
Sécurité

PANA, 23 juillet 2016

Bujumbura, Burundi - Un contingent de 1.900 militaires burundais s’est envolé samedi de Bujumbura à destination de Mogadiscio pour une mission de maintien de la paix en Somalie sous la bannière de l’Union africaine (AMISOM), rapporte la radio publique, citant le porte-parole de la Force de défense nationale et des anciens combattants (FDNAC), le colonel Gaspard Baratuza.

Le contingent va relever d’autres militaires burundais en fin de mission d’une année, comme le prévoit le mémorandum d’entente entre le gouvernement burundais et l’UA, a précisé le porte-parole de l’armée nationale.

Les militaires burundais se relaient en Somalie depuis l’année 2007 et, de l’avis du colonel Baratuza, le travail déjà accompli dans ce pays de la Corne de l’Afrique, en guerre civile depuis près de 30 ans, est "très satisfaisant".

L’armée burundaise est également présente dans d’autres missions de maintien de la paix à l’étranger, comme en République Centrafricaine, à Haïti, au Soudan du Sud et en Côte d’ivoire.

En Somalie où les militaires burundais côtoient d’autres contingents ougandais, kényans et éthiopiens, avec l’appui technique et financier des grandes puissances occidentales (Union européenne et Etats-Unis d’Amérique, en tête), le colonel Baratuza a reconnu des "débuts difficiles" et de nombreuses victimes.

Le courage et la bravoure des contingents de l’AMISOM ont fait qu’aujourd’hui Mogadiscio, la capitale somalienne, et d’autres villes de l’intérieur du pays, sont sécurisées au point où des avions de ligne y atterrissent.

La fin de l’AMISOM est même envisagée d’ici l’année 2017, ce qui sera apprécié formellement par les instances habilitées, a estimé le colonel burundais.

Malgré la présence de plus de 22.000 militaires étrangers en Somalie, Shebaab poursuit des opérations-suicide parfois meurtrières contre les contingents de l’AMISOM et les représentants du pouvoir central à Mogadiscio où la réponse du tout sécuritaire ne semble pas arranger la cause de la paix.

Une décision de l’UE de réduire les financements, officiellement pour des raisons de crise économique, fait également débat au sein de l’AMISOM et pose le problème de son avenir à moyen terme.

Dans le cas du Burundi, la situation de crise politique interne persistante nourrit également un débat intermittent entre l’opposition, qui estime qu'on ne peut pas donner aux autres ce que l'on n'a pas chez soi et le pouvoir, qui dit répondre à un besoin de la communauté internationale de lutter contre le terrorisme mondial menaçant, aux côtés des autres nations.