La famine au nord du Burundi fait 3 morts
Société

PANA, 03/02/2010

Bujumbura, Burundi - Au moins trois personnes sont déjà mortes et 11.866 autres auraient préféré fuir la famine qui sévit actuellement dans certaines régions du nord du Burundi vers le Rwanda et la Tanzanie voisins à la recherche de nourriture, a rapporté mercredi, la radio nationale burundaise, citant des sources administratives locales.

Il est signalé également un exode massif de populations sinistrées du nord du Burundi vers d'autres contrées du pays encore épargnées par la famine.

Les déplacés et autres exilés partiraient, par ailleurs, comme s'ils ne devraient plus revenir sur les lieux après avoir tout vendu derrière eux, a précisé la radio burundaise.

La pluie a commencé à se faire rare depuis le mois de novembre dernier, ce qui expliquerait la famine qui sévit dans le nord du Burundi.

Les interventions d'urgence déjà menées se limiteraient à 30 tonnes de farine qui ont été acheminées sur place, il y a trois semaines, par le ministère burundais de la Solidarité nationale, du Genre, du Rapatriement et de la réinstallation des réfugiés et des déplacés.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) demeure, de son côté, le principal secours des sinistrés de la famine au Burundi.

Sa nouvelle politique du "food for work" (travail contre nourriture) ne lui aurait toutefois pas encore permis de dégager de quoi secourir les populations affamées du nord du Burundi, a indiqué sur les antennes de la radio nationale un responsable administratif dans cette région qui passait pour le principal grenier du pays en céréales dans un passé récent.

La famine a par ailleurs, eu des répercussions négatives et immédiates sur le recensement électoral en cours au Burundi.

Du côté de l'Institut géographique du Burundi (IGB), l'on indique que cette situation de détresse hydrique est le résultat du changement climatique mondial.

Une forte canicule continue à régner dans le pays et l'on enregistrait mercredi encore dans plusieurs régions du pays, comme à Bujumbura, une température inédite de plus de 33 degrés à l'ombre, alors que le mercure dépassait rarement une vingtaine de degrés en temps normal.

"Le Burundi est actuellement sous l'influence de vents venant du Soudan et du Sahara, mais la situation devrait changer dans les prochaines semaines avec toutefois, le retour à une pluviosité parfois violente (vents, orages et grêles confondus)", a laissé entendre le chef du service de la prévision météorologie à l'IGB, Balthazar Ntibasharira.