Burundi : fermeture de bureaux de change et arrestation de cambistes
Economie

RFI, 12 août 2016

A Bujumbura, 15 bureaux de change ont été fermés et 12 agents de changes arrêtés ces derniers jours selon le porte-parole de la police. La raison ? Ils ne respectent pas le taux officiel fixé par la Banque centrale à 1 600 FBU pour 1 dollar alors que dans la rue, le dollar s’échange entre 2700 et 2800 FBU en raison d'une très forte demande et de la pénurie de devises étrangères. La Banque centrale du Burundi accuse les cambistes de spéculer sur la monnaie et donc d’être à l’origine de l’augmentation des prix.

Fermeture des bureaux de change et arrestation des agents, la mesure est pour le moins drastique.

Le mois dernier, la Banque centrale du Burundi avait déjà convoqué les cambistes accusés de spéculer sur la monnaie et d’être ainsi à l’origine de la hausse des prix. Mais rien à faire : le dollar et l’euro sont trop rares au Burundi et il faut donc mettre le prix pour s’en procurer au marché noir.

Si ses devises se font rares c’est que les sources se sont taries : la principale était l’aide extérieure des pays occidentaux. Mais la plupart ont fermé le robinet suite à la crise, à l’instar de l’Union européenne. Ensuite le pays importe beaucoup plus qu’il n’exporte. Et enfin, les violences ont fait fuir les investisseurs ainsi que les derniers touristes étrangers.

Or le pays a besoin de cet argent pour payer ses fonctionnaires, ses importations et surtout. pour éviter que sa monnaie ne perde encore plus de sa valeur.

Une mesure « désespérée » selon un observateur de l’économie burundaise qui n’aura que « peu d’impact sur l’augmentation des prix et vise surtout à garder la main sur le peu de devises étrangères qui circule encore au Burundi ».

Depuis fin 2015 toutes les ONG qui reçoivent des fonds occidentaux doivent obligatoirement les déposer à la Banque centrale et les importateurs de produits jugés non-stratégiques ne peuvent disposer de plus de 50 000 $ par an.