Le président sud-africain Zuma reconnaît un enfant illégitime
Afrique

@rib News, 04/02/2010 – Source Associated Press

Jacob Zuma entouré de ses trois épouses officiellesLe président sud-africain Jacob Zuma a reconnu mercredi avoir eu un enfant avec une femme qui n'est ni l'une de ses trois épouses, ni sa fiancée officielle. Il a par ailleurs critiqué ceux qui disent qu'il ne montre pas l'exemple en pleine campagne nationale contre le Sida.

Jusqu'à présent, le parti du président, le Congrès national africain (ANC), avait pris sa défense, affirmant que le reportage révélant le scandale et publié dimanche dans le Sunday Times n'était que pure fiction. Mais il ne s'agit pas d'une relation adultère car le président est polygame, a déclaré le porte-parole de l'ANC, Brian Sokutu, mercredi. Et Jacob Zuma pourrait avoir décidé d'épouser la mère de son nouvel enfant, sans pouvoir préciser quand.

Le chef de l'Etat a déclaré assumer sa paternité et subvenir aux besoins de la famille de Sonono Khoza, la mère de son enfant illégitime. Il a appelé au respect de cette histoire de famille "très personnelle", ajoutant "espérer sincèrement que les médias protégeront le droit à la vie privée de cet enfant", une petite fille née en octobre, selon le Sunday Times.

Sonono Khoza aurait 39 ans et serait la fille d'un dirigeant du football sud-africain, très actif dans la préparation de la Coupe du Monde en juin prochain, selon les médias locaux.

Le président sud-africain, 67 ans, est le premier zoulou et le premier polygame à diriger l'Afrique du Sud. Il a eu 19 enfants avec ses quatre compagnes officielles.

De nombreux Sud-Africains apprécient que le président respecte les traditions zouloues -l'ethnie la plus nombreuse du pays-, y compris la polygamie, alors que d'autres jugent cette pratique dépassée et coûteuse.

Certains se soucient également de l'exemple que donne le président, très populaire, avec ses partenaires multiples. On estime qu'environ 5,7 des 50 millions d'habitants d'Afrique du Sud sont infectés par le virus VIH du Sida, soit plus que dans aucun autre pays du monde.

"Au contraire, nous allons intensifier nos efforts pour accroître la prévention, les traitements, la recherche et le combat contre la stigmatisation et la propagation de l'épidémie", a déclaré mercredi Jacob Zuma.


AFP, 04 février 2010

Le 20e enfant du président Zuma lance la polémique sur la polygamie en Afrique du Sud

La naissance hors mariage du vingtième enfant du président sud-africain Jacob Zuma a lancé cette semaine une polémique sur la place de la polygamie dans un pays fortement touché par le sida.

"Je n'en croyais pas mes oreilles quand je l'ai appris, je suis déçue et blessée. Enfin, il est tout de même le président!", s'exclame Rose Masetla, femme de ménage à Johannesburg.

Jacob Zuma, qui s'est marié en janvier avec sa troisième épouse, a reconnu mercredi avoir eu un enfant avec la fille d'un de ses vieux amis, le président du comité local d'organisation (LOC) du Mondial-2010, Irvin Khoza.

"Durant la journée mondiale contre le Sida, j'ai dit que nous devions tous prendre nos responsabilités. Je l'ai fait (...) en reconnaissant ma paternité et ma responsabilité", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"Le problème est maintenant entre nous deux, culturellement, entre les familles Zuma et Khoza", a ajouté le chef de l'Etat, polygame de 67 ans.

Selon des experts, la polygamie ne signifie pas pour autant relations adultères dans un pays où les jeunes citadins n'acceptent plus cette coutume.

"Le mariage polygame est comme tout autre mariage, il n'autorise pas les relations extra-maritales. Si un homme veut prendre une autre femme, il doit suivre une certaine procédure", a expliqué Nokuzola Mndende, directrice de l'Institut Icamagu.

"Avoir une relation adultère va au-delà de l'ethnie, de la religion ou de la culture. C'est une faiblesse des hommes", tranche cette experte des cultures africaines.

Chez les jeunes, la polygamie n'est guère populaire, en partie pour des raisons financières, souligne-t-elle. Selon un sondage publié le mois dernier, 74% des personnes interrogées dans les villes sud-africaines estimaient qu'avoir plus d'une femme posait problème.

"Ce serait bon pour le pays s'il était viré. Les touristes doivent être en train de se payer notre tête maintenant. Comment l'Amérique peut-elle le prendre au sérieux et lui donner de l'argent si c'est un homme à femmes ? Personne ne va avoir confiance en lui", s'emporte Thato Radebe.

A quatre mois de la Coupe du monde de football, du 11 juin au 11 juillet, Jacob Zuma "nous embarrasse", assure ce jeune chômeur de 20 ans.

Les partis d'opposition s'en sont violemment pris au président et l'ont accusé d'avoir une "attitude complètement irresponsable" dans un pays qui compte le plus grand nombre de séropositifs dans le monde.

"Le public sud-africain doit se faire entendre et dire au président Zuma qu'il commence à se comporter comme un président et non un gigolo", selon le responsable du Congrès pour le peuple (Cope), Terror Lekota.

D'autant plus que l'attitude de Jacob Zuma a longtemps été controversée après avoir déclaré en 2006 qu'il s'était débarrassé du virus en prenant une douche après un rapport non protégé avec une jeune séropositive.

Aujourd'hui, il prône le recours aux préservatifs et appelle au dépistage. "Il est malveillant de dire que j'ai changé ou que je sape les efforts du gouvernement pour la campagne contre le VIH/Sida", a répondu mercredi M. Zuma face aux attaques de la presse et de l'opposition sur sa liaison.

"Nous allons plutôt intensifier nos efforts pour promouvoir la prévention, le traitement et la recherche", a-t-il réaffirmé.