Nouvelle arrestation d'un journaliste par les services secrets burundais
Droits de l'Homme

Reporters sans frontières, 19.08.2016

BURUNDI

Un nouveau journaliste détenu par les services de renseignement

 Reporters sans frontières (RSF) exige la libération immédiate du journaliste Gisa Steve Irakoze, arrêté le 18 août par des agents des services de renseignement burundais à Gatumba, à l’ouest de Bujumbura.

Le journaliste Gisa Steve Irakoze de la radio Buja FM a été arrêté le 18 août dans la soirée par des agents du Service national de renseignement (SNR) dans un bar du quartier Kajaga, à Gatumba, à l’ouest de la capitale Bujumbura.

D’après des témoins, aucun motif ne lui a été donné lors de son arrestation. Jeté dans un véhicule de type pick-up, le journaliste a passé la nuit dans un cachot du SNR à Gatumba.

“Gisa Steve Irakoze, qui est de double nationalité rwandaise et burundaise, a été arrêté brutalement par des agents du SNR, un mois après la disparition du journaliste Jean Bigirimana, collaborateur d’Infos Grands Lacs et Iwacu, à qui les autorités reprochaient les allers et retours trop fréquents au Rwanda. Jean Bigirimana est introuvable depuis et l’enquête piétine, a déclaré Reporters sans frontières. “Ces arrestations arbitraires et répétées de journalistes, mais surtout l’impunité avec laquelle agissent les services de renseignement sont inacceptables.”

La famille du journaliste a fait part à SOS Médias Burundi de son inquiétude : “Il n’a rien mangé depuis hier. Sa santé est fragile, il est diabétique. Nous avons peur pour sa santé. Il peut lui arriver quelque chose de grave.” Gisa Steve Irakoze a été transféré ce vendredi 19 août vers un lieu inconnu. D’après le porte-parole de la police, le journaliste est accusé d’”atteinte à la sûreté de l’Etat”.

Reporters sans frontières avait lancé un appel le 11 août dernier au président burundais Pierre Nkurunziza pour qu’il demande des comptes au SNR au sujet de la disparition de Jean Bigirimana. Cet appel est resté lettre morte.

Le Burundi occupe la 156e place sur 180 dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF. Le pays a perdu 11 places par rapport à l’année 2015.