Le président Nkurunziza se montre optimiste sur l'avenir du Burundi
Politique

PANA, 21 août 2016

Bujumbura, Burundi - Le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, a promis, samedi, des lendemains meilleurs, une année après sa réélection, sur un score de 69,41%, pour un troisième quinquennat controversé auquel les milieux de l’opposition et de la Société civile attribuent généralement l’origine de la grave crise politique qui a suivi.

Les chiffres de la crise ouverte par les élections de 2015 font état d’au moins 500 personnes qui ont été tuées et autour de 270.000 autres citoyens qui ont fui le pays, selon les Nations unies.

La Communauté internationale avait également émis de sérieuses réserves sur la crédibilité des élections de 2015, préparées et tenues dans un « climat d’intimidation et de violences politiques, et en l’absence de médias indépendants ».

Les principaux partenaires techniques et financiers traditionnels de la Communauté internationale en sont arrivés à geler leurs aides et les conséquences n’ont pas tardé à se faire sentir sur un pays fragile et tributaire de l’extérieur, pour plus de 50% de ses besoins.

La situation évolue positivement et le chef de l’Etat burundais en a voulu pour preuve, plus de 100.000 réfugiés qui sont déjà rentrés et d’autres qui se préparent à le faire.

Certaines radios privées indépendantes, qui avaient été détruites ou fermées dans la crise, ont recommencé à émettre, selon l’autre motif de satisfaction du chef de l’Etat burundais qui a reconnu, cependant, des difficultés économiques réelles, tout en invitant ses compatriotes à retrousser les manches pour relever le défi de l’auto-développement et pour ne pas compter continuellement sur l’extérieur.

Malgré les violences et l’appel au boycott de l’opposition, la participation à la présidentielle du 20 août 2015 s’était élevée à 73,44% des inscrits au vote, selon la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

On ignore, aujourd’hui encore, dans quelles circonstances exactes le chef de file de l’opposition, Agathon Rwasa, était arrivé en seconde position, avec 18,99% des suffrages exprimés lors de la présidentielle du 20 août 2015, alors qu’il avait maintenu jusqu’au bout le mot d’ordre de boycotter le scrutin.

Le candidat déclaré de l’Unité pour le progrès national (Uprona, ex-parti unique), Gérard Nduwayo, s’était adjugé la troisième place, avec  2,14% des suffrages exprimés.

Le prochain rendez-vous électoral pointe à l’horizon 2020 et c’est « dès à présent » qu’il faut s’y préparer, a invité le président Nkurunziza, promettant de maintenir le cap sur la poursuite du dialogue et de la concertation en vue de consolider la démocratie et améliorer les conditions des consultations populaires à venir.

La Commission du dialogue national a déjà rendu son rapport au bout de six mois de débats populaires sur les voies et moyens d’en finir avec les crises électorales à répétition au Burundi et « nous tiendrons strictement compte des recommandations finales», s’est-il engagé.

Les débats du dialogue intérieur se sont déroulés au niveau national, toutefois en l’absence des principaux ténors de l’opposition en exil par peur pour leur sécurité.

Les principales conclusions et recommandations ont abondé dans le sens de supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels dans la Constitution et l’Accord d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation nationale qui en prévoient deux de cinq ans chacun.

Lors de son investiture officielle, l’année dernière, le président Nkurunziza s’était engagé solennellement à ne pas briguer un nouveau mandat après être arrivé au pouvoir par les urnes, en 2005.

Les principaux protagonistes de la crise burundaise sont parallèlement engagés dans un dialogue extérieur, ouvert cette fois à toute l’opposition, sous la facilitation de l’ancien président de la Tanzanie, Benjamin William M’Kapa.

Le président Nkurunziza s’est également montré favorable à ce dialogue extérieur, tout en indiquant qu’il ne viendra qu’en complément aux désidératas des Burundais de l’intérieur.

L’un des rares leaders politiques encore présents au Burundi, Léonce Ngandakumana, a minimisé la portée du dialogue intérieur et appelé plutôt à des pourparlers de paix inclusifs à l’extérieur du pays pour rassurer tous les participants.

Les pourparlers doivent se pencher prioritairement sur l’arrêt des hostilités, le rapatriement des réfugiés, la réhabilitation de l’économie nationale, la normalisation des relations avec les partenaires extérieurs, l’engagement à permettre l’activité normale et libre des partis politiques et des médias indépendants, de l’avis de l’opposant.