Burundi : plus de 640 assassinats en 2007, un chiffre en augmentation
Droits de l'Homme

@rib News, 22/07/2008 - Source AFP

La principale ligue burundaise des droits de l'Homme, Iteka, a recensé plus de 640 cas d'assassinats en 2007 au Burundi un chiffre en hausse par rapport à 2006, selon un rapport annuel rendu public lundi dans ce pays qui peine à sortir de 14 ans de guerre civile.

"La ligue Iteka a répertorié 641 cas d'assassinats et 470 cas de personnes grièvement blessées dans divers actes de barbaries avérés", a déclaré le président d'Iteka, David Nahimana, en présentant à la presse ce rapport.

En 2006, la ligue Iteka avait répertorié 567 cas d'assassinats à travers tout le pays, selon la même source qui parlé "d'une situation qui s'est fortement dégradée".

Selon Iteka, l'armée et la police sont responsables de 71 assassinats répertoriés en 2007, alors que les rebelles des Forces nationales de libération (FNL) sont comptables de 96 de ces assassinats.

"Les autorités à la base ont été des cibles privilégiées du mouvement Palipehutu-FNL, tandis que toute personne soupçonnée à tort ou à raison d'être membre des FNL était la cible de certains éléments de la police et du service national de renseignement", précise le rapport.

Le Parti de libération du peuple hutu est la branche politique des FNL.

Les autres cas sont liés à des affaires d'"assassinats ciblés, des règlements de compte, le banditisme à main armée et le phénomène de sorcellerie sur fond de conflits fonciers".

Selon Iteka, "55% des assassinats et meurtres ont été commis avec des armes à feu, ce qui démontre la forte nuisance de la libre circulation des armes".

"Seulement 5.000 armes ont été remises dans un pays où les armes aux mains des civils de tous les calibres sont estimées à plus de 100.000", a assuré la ligue, qui a dénoncé à plusieurs reprises, l'echec de la politique de désarmement au Burundi.

La mise en application de l'accord de cessez-le-feu signé en 2006 entre Bujumbura et les FNL piétine, malgré la présence du leader rebelle, Agathon Rwasa, à Bujumbura.

Depuis 2006, le Burundi tente d'en finir avec une guerre civile qui a fait 300.000 morts depuis 1993.