Les forces de sécurité ont tué 37 personnes en RDC selon HRW
Afrique

@rib News, 19/09/2016 - Source Reuters

Human Rights Watch (HRW) a dit mardi disposer d'"informations crédibles" indiquant qu'au moins 37 personnes ont été tuées par les forces de sécurité après de violentes manifestations de l'opposition en République démocratique du Congo (RDC).

Selon Ida Sawyer, chargé de l'Afrique au sein de l'ONG, 20 personnes sont mortes lors des manifestations de lundi et 17 autres depuis.

"La plupart des victimes ont été tuées lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu sur les manifestants. D'autres sont mortes la nuit dernière quand les forces de sécurité ont incendié le siège d'un parti de l'opposition", déclare-t-elle dans un courriel envoyé à Reuters. 

Le ministère de l'Intérieur de RDC en reste à un bilan de 17 morts lundi, dont trois policiers, dans la capitale Kinshasa. Interrogé par Reuters, son porte-parole, Pero Luwara, a qualifié le bilan avancé par HRW de "typique" de l'organisation basée à New York.

Les manifestants protestaient contre la volonté prêtée au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de la limite prévue par la Constitution, à la fin de cette année, aucune date n'ayant encore été fixée pour l'organisation de la prochaine élection présidentielle.  

Selon des témoins, les violences se sont poursuivies dans la nuit avec notamment l'incendie du siège de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui se trouve dans le quartier de Limete.

Un membre de ce parti d'opposition dirigé par Etienne Tshisekedi, qui a perdu contre Joseph Kabila au second tour de l'élection présidentielle de 2011, a dit avoir vu des hommes armés entrer au siège du parti vers 03h00 du matin (02h00 GMT) et y mettre le feu.

"Nous étions en train de dormir quand des hommes sont arrivés et ont forcé la porte (...). J'ai vu des hommes en uniforme militaire. Ils ont jeté de l'essence et ont mis le feu au bâtiment. J'ai couru pour me cacher", a déclaré Jean Toumba, un membre de l'UDPS qui dormait dans l'immeuble.

Deux corps calcinés étaient visibles à l'intérieur des bureaux de l'UDPS, à côté de jerricans d'essence vides éparpillés, a constaté un journaliste de Reuters.

A Genève, le porte-parole du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, Rupert Colville, a déclaré que l'Onu avait été informée d'un usage excessif de la force par la police congolaise et estimait à environ 200 le nombre de personnes arrêtées lundi.