Le Burundi rejette un rapport onusien sur des violations "graves" des droits humains
Politique

@rib News, 22/09/2016 – Source Xinhua

Le gouvernement burundais a rejeté mercredi le rapport EINUB (Enquête indépendante des Nations unies sur le Burundi) l'accusant d'avoir commis des violations "graves" des droits humains depuis l'éclatement de la crise postélectorale en avril 2015.

Ce rapport, publié la veille par le conseil des droits de l'homme des Nations unies depuis de son siège de Genève, indique que trois enquêteurs de l'ONU ont pu relever 564 exécutions au Burundi durant la période allant du 15 avril 2015 au 30 juin 2016, "commises principalement par des agents de l'Etat et ceux qui sont liés à eux".

Les enquêteurs de l'ONU, qui affirment basés sur leurs conclusions sur 227 interviews réalisées dans les provinces de Bujumbura (ouest), de Makamba (sud) et de Gitega, ainsi qu'auprès de 182 réfugiés burundais se trouvant en République démocratique du Congo (RDC), au Rwanda, en Tanzanie et en Ouganda, ont dit craindre la commission d'un "génocide" au Burundi et la possibilité de "crimes contre l'humanité" dans le pays.

Willy Nyamitwe, conseiller principal chargé de la communication à la présidence de la république, a fustigé le fait que ce rapport renferme de "graves allégations contre le gouvernement, ses autorités et ses services de sécurité ainsi qu'à l'endroit de la ligue de la jeunesse, à savoir les Imbonerakure (les gens qui voient de très loin)".

M. Nyamitwe a qualifié ce rapport de "tendancieux" à bien des égards, du fait qu'il n'aurait pas pris en compte les éléments obtenus auprès des représentants de l'Etat burundais.

Les éléments publiés par ces enquêteurs, a-t-il insisté, se rapprochent à la virgule près de celles des opposants radicaux.

"Le Burundi ne va pas rester les bras croisés devant un tel rapport et devra tout faire pour que ce rapport soit révisé", a averti le conseiller du président burundais Pierre Nkurunziza.

Le gouvernement reproche également à ce rapport des enquêteurs onusiens d'être basé sur des "des témoignages que les experts ont eux-mêmes du mal à assumer par endroits", a affirmé par ailleurs M. Nyamitwe.

"Ce qui est encore plus grave et insupportable, est que ces experts minimisent outre mesure le rôle du Rwanda dans la crise que vient de traverser le Burundi", a-t-il indiqué.