80 000 collégiens sans classe du Burundi
Education

Voice of America, 27 septembre 2016

La rentrée scolaire 2016-2017 du primaire et du secondaire a débuté au Burundi avec, comme objectifs, d'améliorer la qualité, les performances du système d’éducation national, alors que 80 000 élèves se retrouvent sans classe.

Cette rentrée scolaire arrive alors que plus de 80 000 élèves du secondaire n’ont pas réussi leur test national. Les parents s’interrogent pour l’avenir de leurs enfants qui ne peuvent pas redoublé car ayant échoué au test de l’école fondamentale.

Notre correspondant à Bujumbura Christophe Nkurunziza a sillonné certaines écoles de la capitale.

A l’école primaire du bassin 2 au centre-ville de la capitale, des enfants en uniforme kaki jouent pendant la récréation. Des parents sont au tableau d’affichage pour connaître la nouvelle classe de leurs enfants.

Juste après la récréation, les élèves accueillent une journaliste venue s’enquérir de leurs nouvelles. La directrice de l’établissement annonce que la nouvelle année débute avec des défis : "nous avons un effectif d'élèves de 1262, mais pour le matériel, les livres sont déchires, nous avons besoin de nous manuel".

Cette année scolaire commence avec de nombreuses réformes comme celle relative à la création des écoles d’excellence qui vont résorber les pénuries en cadres d’entreprises dotées de tangibles compétences.

Mais plus de 80 000 élèves âgés de 13 ans à 17 ans et qui ont échoué aux tests de neuvième et dixième année fondamentale sont laissés de côtés. Le ministre de l'enseignement, Janviere Ndirahisha, ne va pas revenir en arrière : "ils pourront essayer les nouveaux concours de 2017".

Mais pour le syndicaliste Mashandari, l’avenir de ces centaines de milliers d’enfants burundais s’annonce sombre : "on propose à ce que les enfants restent chez eux, quitte à ce qu’ils reviennent pour repasser le concours, c'est impossible". "Le taux de réussite est très bas", conclut-il.

Une nouvelle année scolaire débute avec beaucoup de réformes qui se heurtent à beaucoup de réticences. Que vont faire ces enfants burundais pendant une année s’interrogent leurs parents? Quel est leur avenir? Des questions qui restent aujourd’hui sans réponses.