Le président gabonais Ali Bongo investi pour un deuxième mandat
Afrique

@rib News, 28/09/2016 - Source Reuters

Le président gabonais, Ali Bongo, a prêté serment mardi pour un deuxième mandat et a lancé un appel à l'unité, lors d'une modeste cérémonie d'investiture organisée un mois après sa réélection contestée.

Le chef de l'Etat l'a emporté avec moins de 6.000 voix d'avance sur son adversaire Jean Ping le 27 août. Les observateurs de l'Union européenne ont fait état d'irrégularités dans son fief du Haut-Ogooué, où il a été crédité de 95% des suffrages avec une participation de 99,9%.

Le premier ministre français Manuel Valls a quant à lui jugé qu'il serait plus sage de recompter les voix.

La Cour constitutionnelle saisie par Jean Ping a accédé à sa demande de réexamen des résultats du Haut-Ogooué, mais elle a jugé les feuilles d'émargement fournies par l'opposant irrecevables. La cour a par ailleurs annulé les résultats de 21 bureaux de vote de Libreville en raison d'irrégularités, ce qui a profité au président sortant, qui est déclaré élu avec 50,66% des voix alors qu'il avait été crédité dans un premier temps de 49,85%.

"Après l'examen des recours déposés par certains candidats auprès de la Cour constitutionnelle comme les y autorise nos lois, il en est ressorti que la majorité des Gabonais m’ont choisi pour présider aux destinées du Gabon pour les 7 prochaines années", a déclaré Ali Bongo lors de la cérémonie d'investiture, qui s'est déroulée en présence de ses homologues togolais, malien, nigérien et sao-toméen.

"Je tends une fois de plus ma main à toutes les Gabonaises et à tous les Gabonais, pour qu’ensemble nous tirions les leçons du passé afin d’envisager un meilleur avenir à notre beau pays, qui a besoin de tous ses enfants et de toutes les compétences", a poursuivi le président, ajoutant qu'un nouveau gouvernement serait formé dans les jours qui viennent.

Il avait annoncé samedi que l'opposition y serait probablement représentée.

Les forces de l'ordre ont été déployées en nombre à Libreville après la confirmation de sa réélection, mais aucune violence n'a éclaté. Des émeutes avaient fait six morts après la proclamation des premiers résultats.

Jean Ping, ancien ministre des Affaires étrangères, a récusé l'arrêt rendu vendredi par la Cour constitutionnelle.

"La France constate que l'examen des recours n'a pas permis de lever tous les doutes", a quant à lui estimé Jean-Marc Ayrault, chef de la diplomatie française, auquel l'Union européenne a fait écho.