Polémique autour des propos d’Idriss Déby sur le Burundi
Diplomatie

Deutsche Welle, 15.10.2016

Le président tchadien Idriss Déby Itno (photo) a achevé ce mardi une visite officielle de trois jours en Allemagne. En marge de cette visite il a estimé que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza n'est pas anticonstitutionnel.

Le président tchadien a également déclaré que la crise politique actuelle que traverse le Burundi est née de l'immixtion des puissances étrangères.

La  plupart des leaders de la société civile et de l’opposition que nous avons joints se sont dits choqués et sidérés  par cette prise de position.

Par contre, le pouvoir burundais  a très bien accueilli ce soutien affiché par Idriss Déby Itno à son homologue burundais Pierre Nkurunziza.

Il faut noter que les déclarations du président en exercice de l’Union africaine contrastent avec la position officielle de l’organisation. Car en 2015, un rapport d'experts juridiques commandité par l'UA avait conclu que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza était anti-constituionnel.

Idriss Déby choque l'opposition burundaise

C'est un pavé que le président tchadien vient de jeter dans la marre de l'opposition burundaise. Idriss Déby Itno estime que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza est légal.

Le président Idriss Déby a également déclaré que la crise actuelle au Burundi est née de l'immixtion des puissances étrangères. Faux rétorque l’ancien président burundais, Domitien Ndayizeyé :

"Quand le parti CNDD-FDD a décidé de mettre en avant Pierre Nkurunziza, pour un troisième mandat, c’est à ce moment que les manifestations ont commencé à Bujumbura et dans tout le pays. Il n’est donc pas question de prendre les burundais comme des enfants. Comme si c’était des gens qui devraient apprendre quelque chose des Etats-Unis ou de la France ou de l’Union européenne."

Le soutien affiché d'Idriss Déby Itno à son homologue burundais Pierre Nkurunziza a en revanche été très bien accueilli par le pouvoir, qui se frotte les mains à Bujumbura. Pour Joseph Ntakirutimana, le Secrétaire général  adjoint du CNDD-FDD, la vérité a enfin triomphé.

Il reste que les déclarations du président en exercice de l’Union africaine contrastent avec la position officielle de l’organisation. On se rappelle qu'en 2015, un rapport d'experts juridiques commandité par l'UA  avait conclu que le troisième mandat de Pierre Nkurunziza était anticonstitutionnel.