Cascade de distinctions internationales à une presse "groggy" au Burundi
Société

PANA, 17 octobre 2016

Bujumbura, Burundi - La liste des professionnels des médias bénéficiaires de distinctions internationales pour différents mérites dans l’exercice d’un métier journalistique à risque du fait d’un contexte de crise politique, n’a cessé de s’allonger depuis le début de cette année au Burundi.

Sur quatre prestigieux prix déjà distribués depuis le début de l’année aux professionnels des médias dans le monde, trois sont allés à des journalistes burundais en exil à l’étranger pour des raisons sécuritaires.

Les organisations des professionnels des médias locaux estiment à au moins une centaine, le nombre de journalistes burundais qui ont pris le chemin de l’exil à l’étranger depuis mai 2015.

Seul Eloge Willy Kaneza, le correspondant local de la « Voix de l’Amérique », est parti du Burundi pour recevoir, le 14 octobre dernier, le « Prix Peter Mackler 2016 » du « courage et de l’éthique journalistique », au « National Press club » de Washington.

Le reste, comme Bob Rugurika, le directeur de la radio publique africaine (Rpa), la plus écoutée avant sa destruction lors de la crise en mai 2015, a été auréolé, en exil, du « Prix de la liberté de la presse», le 15 octobre dernier, par « Cnn Africa journalist award 2016 », à Johannesburg, en Afrique du sud.

C’est encore en exil que le directeur du groupe de presse « Iwacu » (les nouvelles de chez nous, en langue nationale, le Kirundi), Antoine Kaburahe, s’était vu décerner en juin dernier, le « Prix Reporters sans frontières 2016» en tant que « héros» en matière d’information.

Au mois de janvier dernier, le correspondant local de Radio France internationale (Rfi) et de l’Agence France presse(Afp), Esdras Ndikumana, avait ouvert le bal en recevant des mains de l’ancien ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le « Prix de la presse diplomatique » de l’association de la presse diplomatique française.

D’un autre côté, la famille des professionnels des médias burundais pleure encore le décès d’un professionnel assermenté, Vincent Nkeshimana, intervenu la semaine dernière, en Belgique, suite á une maladie.

Son dernier poste d’attache était à l’Institut Panos Grands lacs (Ipgl) où il cumulait les fonctions de directeur de l’association burundaise des radios diffuseurs (Abr), après avoir dirigé pendant sept ans, « Isanganiro » (Radio carrefour, indépendante) et un passage remarqué à la radiotélévision nationale du Burundi (Rtnb, publique).

La même famille des journalistes burundais se fait de moins en moins d’illusions de revoir vivant, Jean Bigirimana, un reporter au groupe de presse indépendant « Iwacu », porté disparu depuis le 22 juillet dernier, dans des circonstances mystérieuses, à Muramvya, une région du centre du Burundi.