Le contingent burundais de l'AMISOM minimise les menaces d'Al Shabab
Sécurité

PANA, 10/02/2010

Bujumbura, Burundi - Le contingent burundais de la Mission de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) va rester à Mogadiscio, malgré de sérieuses menaces proférées la veille encore par les insurgés islamistes somaliens d'Al Shabab contre toute présence militaire étrangère dans ce pays de la Corne de l'Afrique en guerre civile depuis 1991, a indiqué mercredi le porte-parole de la Force de défense nationale (FDN), le colonel Gaspard Baratutuza.

Le colonel Gaspard Baratutuza commentait, sur les antennes de la radio nationale, la stratégie qu'allait adopter le contingent burundais de l'AMISOM au lendemain de la défection d'une soixantaine de soldats loyalistes somaliens qui sont allés grossir les rangs des combattants islamistes opposés au pouvoir en place à Mogadiscio et ses soutiens militaires étrangers.

"On est habitué aux désertions de militaires somaliens et cela n'est pas de nature à saper le moral de nos troupes à Mogadiscio", a soutenu le porte-parole de l'armée burundaise.

De son avis, la revendication par le groupe armé islamiste Al Shabab d'une vague de désertions au sein de ce qui reste de l'armée gouvernementale somalienne vers ses rangs ne participerait que d'une simple "propagande" dans un pays où "plus de 85% de la population ne seraient en aucun cas hostiles à la présence de troupes étrangères à Mogadiscio".

Les troupes pour le moment présentes en Somalie proviennent du Burundi et de l'Ouganda et sont basées essentiellement à Mogadiscio.

Ces troupes s'illustreraient, en plus des opérations de maintien de la paix, par des actions humanitaires comme la distribution gratuite de l'eau et de médicaments, a encore rappelé le porte-parole de l'armée burundaise, toujours pour justifier la bonne acceptabilité des troupes étrangères en Somalie par la grande majorité de la population.

Les insurgés islamistes ont néanmoins la réputation de proférer rarement des menaces en l'air et l'ont déjà prouvé pour avoir abattu à ce jour une trentaine de soldats burundais et ougandais à Mogadiscio.