RSA : Motion de défiance contre Zuma examinée le 10 novembre
Afrique

@rib News, 04/11/2016 – Source Reuters

A la demande de l'opposition, une motion de défiance contre le président Jacob Zuma sera examinée le 10 novembre en Afrique du Sud par le Parlement.

Cela fait suite à la publication d'un rapport sur des accusations de trafic d'influence exercé par une riche famille d'hommes d'affaires dans la désignation de membres du gouvernement.

Le rapport ne met pas en cause explicitement Jacob Zuma mais il vient alimenter les appels en faveur d'une démission du chef de l'Etat.

Président depuis 2009, Jacob Zuma, 74 ans, a déjà été mis en cause dans plusieurs dossiers mais a toujours réussi à en sortir sans dommage avec le soutien de la direction du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir.

Mais la persistance d'un chômage de masse et le mécontentement provoqué par ces scandales à répétition placent cette fois le chef de l'Etat dans une position plus délicate.

Plusieurs milliers de personnes -- membres de partis d'opposition, militants des droits civiques, syndicalistes et entrepreneurs -- ont manifesté devant le siège du gouvernement mercredi à Pretoria.

La police a fait usage de grenades assourdissantes et de canons à eau pour disperser les protestataires.

355 PAGES

Le chef de l'Alliance démocratique (opposition), Mmusi Maimane, a fait valoir que la motion ne devait pas être perçue comme émanant exclusivement de l'opposition.

"Je sais qu'il y a des députés et des ministres qui en ont assez. On leur offre l'occasion jeudi prochain d'exprimer leur colère", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

L'ANC occupe les deux tiers des sièges parlementaires et un haut responsable du parti estime peu probable de voir des députés ANC voter en faveur de la motion de défiance.

La publication du document de 355 pages a été retardée pendant deux semaines par un recours du chef de l'Etat devant la Haute Cour de justice, recours auquel il a finalement renoncé.

Le texte, signé de l'ex-médiatrice de la République Thuli Madonsela, qui a quitté ses fonctions à la mi-octobre, réclame une enquête exhaustive dans un délai de trente jours.

Jacob Zuma doit répondre de l'influence qu'auraient exercée trois hommes d'affaires, Ajay, Atul et Rajesh Gupta, membres d'une riche famille d'origine indienne, dans la désignation de certains ministres.

Le président affirme ne jamais avoir accordé une influence indue aux trois frères, dont les activités vont du secteur des médias à l'exploitation minière.

Le rapport ne va pas jusqu'à dire que des délits ont été commis, l'ex-médiatrice estimant manquer d'éléments pour parvenir à de telles conclusions.

Mais il mentionne une intervention "extraordinaire et sans précédent" du gouvernement dans un contentieux économique entre les amis de Jacob Zuma et son propre fils, évoquant un "possible conflit d'intérêt entre le président en tant que chef d'Etat et son intérêt privé en tant qu'ami et père".