Burundi : un «déficit remarquable» de Tutsis à l’école des officiers
Sécurité

RFI, 19-11-2016

Les candidats au poste d'officier dans l'armée burundaise passent aujourd'hui les tests d'admission à l'Iscam, l'école des officiers. En principe, la Constitution impose une parité entre Hutus et Tutsis dans les forces de défense nationale, mais cette année, les Tutsis sont beaucoup moins nombreux que les Hutus à tenter l'examen.

Le porte-parole de l'armée parle même d'un « déficit remarquable », mais il assure que l'équilibre sera rétabli lors de l'admission. [Photo : Prestation de serment des candidats officiers devant le Chef d'Etat.]

Ce samedi 19 novembre au Burundi, 1 128 candidats vont essayer d'intégrer l'école d'officiers, et les Tutsis ne sont que 246, presque quatre fois moins que les Hutus. Et encore, selon l'opposition et plusieurs médias, certains candidats mentent sur leur appartenance ethnique. Des Hutus s'inscriraient en tant que Tutsis pour gonfler les chiffres. Impossible, selon le porte-parole de l'armée. Gaspard Baratuza assure d'ailleurs que l'équilibre sera rétabli : « Ce n’est pas très inquiétant, d’autant plus que chaque fois on recrute entre 50 et 100 candidats. S’il s’agit de retenir 100 candidats, on va retenir 50 Hutus et 50 Tutsis. »

Le porte-parole de l'armée dit ne pas comprendre le manque de candidats tutsis. Ce concours, Sylvain l'a passé en 2014, mais l'an dernier il a choisi de quitter l'Iscam et son pays. Depuis, il vit en exil, il a demandé à changer de prénom pour préserver sa sécurité. « Les candidats officiers hutus, le week-end, confie-t-il, participaient à une formation politique. Après ils revenaient et organisaient des réunions qui étaient contre la loi et le règlement de l’institut (...) »

Un ciblage ethnique confirmé par les Nations unies et par la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme dans son dernier rapport intitulé « Répression aux dynamiques génocidaires ».