Bujumbura ne décolère pas après un colloque sur le Burundi au Sénat belge
Politique

RFI, 21-11-2016

La tension monte entre les autorités belges et burundaises

 Ce lundi, le Sénat belge a organisé une conférence (photo) autour du thème « Qu’est-ce qui empêche la communauté internationale d’agir et de protéger le peuple burundais ? », au Parlement de Belgique, avec la participation notamment de la société civile burundaise en exil et de nombreuses ONG internationales.

Cette réunion a suscité une forte polémique à Bujumbura où le pouvoir ne décolère pas.

Le responsable de la communication du chef de l'Etat burundais ne décolérait pas lundi soir. Il s'insurge contre une réunion, dit-il, qui n'a vu que la participation de la seule opposition et où l'on a proféré les pires mensonges sur le Burundi, dit-il. C'est la preuve à ses yeux que la Belgique joue un « rôle dans la déstabilisation du Burundi ».

« C’est une insulte, une énième insulte ! C’est inacceptable. C’est une leçon, le peuple burundais tire la conclusion que la Belgique est toujours derrière tous les actes d’agression et de perturbation de l’ordre public dans le pays », estime Willy Nyamitwe.

A la fin de cette conférence, Hélène Ryckmans, sénatrice belge et l'un de ses organisateurs s'est dit inquiète pour l'avenir du Burundi. Et d'écarter d'un revers de main les réactions outrées et autres menaces en provenance de Bujumbura.

« Je pense que c’est une tentative un peu désespérée du gouvernement en place de faire porter la responsabilité de ses propres errements à des gouvernements extérieurs. Et le président du Sénat a bien rappelé ce matin que c’était une des responsabilités de la Belgique que l’on puisse discuter de la situation au Burundi et voir quels voies et moyens nous pouvions avoir pour faire bouger les choses ».

La sénatrice belge dénonce, après avoir suivi les exposés de différents intervenants, le rôle désormais central de la jeunesse du parti au pouvoir, les Imbonerakure, que l'ONU a qualifié de milice. Elle dénonce aussi une répression devenue aujourd'hui moins visible, mais qui n'en demeure pas moins féroce, dit-elle.