L'ANC maintient sa confiance à Zuma, appelé à démissionner
Afrique

@rib News, 29/11/2016 – Source Reuters

 Le Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud a assuré mardi que sa direction avait renouvelé son soutien au président Jacob Zuma après des informations révélées par la presse selon lesquelles quatre ministres l'avaient appelé à démissionner.

Jacob Zuma, 74 ans, est empêtré dans les scandales de corruption depuis qu'il a pris ses fonctions en 2009, ce qui pénalise lourdement l'économie sud-africaine en décourageant les investissements et en faisant chuter le rand.

Mardi, la monnaie nationale  ZAR=D3  a encore perdu 2,5% face au dollar après l'annonce de l'ANC, qui a douché les espoirs d'une résolution rapide de la crise politique.

"Le comité directeur (de l'ANC) n'a pas soutenu les appels à la démission du président", a dit le secrétaire général du parti Gwede Mantashe pendant une conférence de presse.

"Cette question a été débattue ouvertement, avec vigueur et cela a parfois été très difficile pour les membres eux-mêmes", a-t-il ajouté.

Alors que des rumeurs de motion de défiance avaient circulé avant la réunion de la direction de l'ANC, qui s'est achevée lundi soir, Gwede Mantashe a assuré qu'il n'en avait rien été.

"Il n'y a pas eu de vote de défiance pendant cette réunion. Il y a eu un appel à la démission du président, mais cet appel n'a pas abouti après réflexion des participants", a dit le secrétaire général.

"Le fait que nous n'ayons pas contraint le président à démissionner signifie que nous l'avons confirmé en tant que président de l'ANC et président de la république."

Les ministres frondeurs ne seront pas sanctionnés, a précisé Gwede Mantashe. Selon la presse locale, la proposition de vote de défiance émanait du ministre du Tourisme, Derek Hanekom, qui appartient à la minorité blanche.


 

BBC Afrique, 29 novembre 2016

Zuma échappe à une destitution

La direction de l'ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud, a rejeté l'appel lancé par certains de ses membres pour la démission du président Jacob Zuma.

Le rejet de la motion visant à démettre M. Zuma de ses fonctions de chef de l'Etat a eu lieu lundi soir, lors d'une réunion entamée depuis samedi, selon plusieurs médias sud-africains.

La motion a été proposée, à la surprise générale, par le ministre du Tourisme, Derek Hanekom, qui avait le soutien de ses collègues chargés de la Santé, Aaron Motsoaledi, et des Travaux publics, Thulas Nxesi.

Le deuxième mandat de Jacob Zuma, entamé en 2014 pour cinq ans, a été marqué par de nombreuses accusations de corruption et de trafic d'influence contre lui.

Il a échappé à de nombreuses initiatives lancées pour sa démission, mais c'est la première fois qu'une démarche est entamée au sein de l'ANC pour l'écarter du pouvoir.

Mardi après-midi, les responsables de la direction du parti donnent une conférence de presse, durant laquelle ils pourraient rendre publiques les conclusions de la réunion de trois jours consacrée à la motion de défiance proposée par le ministre du Tourisme, selon Valérie Hirsch, une correspondante de BBC Afrique à Johannesburg.

Paradoxalement...

Le débat auquel ont participé 78 membres de la direction de l'ANC a été houleux, selon des responsables qui y ont pris part.

Paradoxalement, les 80 membres du comité exécutif du parti peuvent démettre Jacob Zuma de ses fonctions de chef de l'Etat, mais ils ne sont pas compétents pour l'écarter de la présidence du parti, rappelle Hirsch.

En 2008, ils avaient forcé son prédécesseur Thabo Mbeki à quitter le pouvoir six mois avant la fin de son mandat.

Selon des sources au sein de la direction de l'ANC, au moins 34 membres du comité exécutif de l'ANC, dont le chef des élus du parti au Parlement, se sont prononcés pour sa démission.

Quelle que soit la décision prise, le chef de l'Etat est très affaibli par les accusations de corruption et les appels à la démission.

Il pourrait comparaître samedi devant le comité de déontologie de l'ANC, à la demande de 101 vétérans du parti, dont Ahmed Kathrada (1918-2013), un militant anti-apartheid et ancien compagnon de lutte de Nelson Mandela, le premier président noir de l'Afrique du Sud.