Affaire Nyamitwe : le Rwanda répond aux accusations du Burundi
Sécurité

Jeune Afrique, 01 décembre 2016

 Les autorités burundaises ont vite désigné le Rwanda comme auteur de la tentative d’assassinat de Willy Nyamitwe, conseiller chargé de la communication à la présidence. Des accusations que Kigali balaient d’un revers de main.

« Willy Nyamitwe n’est pas un danger pour le Rwanda ! », a d’abord affirmé le lieutenant-colonel rwandais René Ngendahimana (photo) dans le journal Igihe, mercredi 30 novembre, réagissant aux accusations de Bujumbura incriminant Kigali dans la tentative d’assassinat du conseiller à la communication du président Pierre Nkurunziza, le 28 novembre, dans laquelle un des gardes du corps de celui-ci a trouvé la mort.

« Le Rwanda n’a aucun intérêt à tuer ou à voir mourir Willy Nyamitwe », ajoutait le porte-parole de l’armée rwandaise, demandant aux autorités burundaises de fournir plus de preuves de leurs dires, comme l’identité d’un « militaire rwandais » cité dans l’attaque.

Aucun doute

De fait, Pierre Nkurikiye, porte-parole de la police burundaise, n’avait exprimé aucun doute au lendemain de l’attaque. « Ceux qui ont monté le coup sont de mèche avec des gens qui sont au Rwanda », avait-il dit, accusant de surcroît deux militaires burundais mis aux arrêts, le caporal Jean-Claude Nduwimana et le colonel Dieudonné Dushimagize, de collaboration avec « le Rwanda ».

Des accusations étayées par Willy Nyamitwe lui-même qui, sur son compte Twitter, se demandait « pourquoi tous les crimes au Burundi sont planifiés au Rwanda ».

Guet-apens

D’après des témoins, alors que Willy Nyamitwe regagnait son domicile de Kajaga, à l’ouest de la capitale vers 21 heures lundi dernier, des assaillants ont ouvert le feu sur sa voiture. Le conseiller à la présidence a été touché au bras et un de ses gardes du corps, surnommé Gasongo, y a laissé la vie, d’après le porte-parole de la police.

Les habitants de la localité parlent d’un coup « savamment » monté : « Les assaillants avaient pris le soin de se positionner dans les maisons encore en construction situées tout près de son domicile ».

Armel Gilbert Bukeyeneza