Burundi : les champs de maïs "mis à mal" par des chenilles dans quatre provinces
Economie

@rib News, 03/12/2016 – Source Xinhua

 Les champs de maïs dans quatre provinces burundaises sont actuellement "mis à mal" par des chenilles "défoliantes" à l'origine des dégâts majeurs contre cette céréale alimentant une immense majorité de la population burundaise, a-t-on appris d'Alexis Mpawenayo, chercheur à l'Institut des sciences agronomiques du Burundi(ISABU).

Les quatre provinces concernées sont Bubanza (ouest), Bujumbura (ouest), Muramvya (centre) et Kayanza (nord).

Au cours d'une interview accordée samedi à Xinhua, M. Mpawenayo a précisé que les dégâts ad hoc peuvent atteindre "plus de la moitié du champ, voire sa totalité" dans la mesure où ces chenilles mangent les feuilles jusqu' à ce que celles-ci soient entièrement détruites.

Là où le bât blesse, a-t-il souligné, c'est que l'expertise burundaise en la matière, "n'est pas encore parvenue à déterminer les espèces" auxquels appartiennent ces insectes.

Selon lui, pour sortir des ténèbres actuelles, l'ISABU envisage envoyer, pour identification, les échantillons de ces insectes les instituts internationaux des pays développés ou émergeants, dotés d'une expertise "avérée" en matière d'agriculture tropicale.

En attendant, a-t-il expliqué, l'ISABU se rabat sur les moyens de bord tels que la mobilisation des agriculteurs pour combattre ces insectes à l'aide des pesticides à base de "pyrethrinoides".

Ces pesticides, a-t-il ajouté, ont l'avantage d'être "moins polluants et moins toxiques".

Cependant, il a déploré le "déficit" d'encadrement des populations cibles en ce concerne le bon usage de ces produits chimiques.

"En effet, l'usage anarchique des pesticides cause d'importants dégâts, aussi bien humains qu'environnementaux, en l'occurrence la prolifération des maladies cancéreuses chez l'homme, et une rupture de l'équilibre écologique en tuant à la fois les bons et les mauvais insectes", a-t-il laissé entendre.

L'usage anarchique de ces produits chimiques crée également des résistances, avec au bout du processus, la prolifération des insectes nuisibles, a-t-il expliqué.

Toutefois, a-t-il fait remarquer, pour éradiquer des ravageurs sans devoir recourir à ces produis, le Burundi doit être innovateur en se gardant de "s'embourber dans la routine", notamment en remettant à l'honneur "certaines bonnes pratiques agricoles ancrées dans la tradition ancestrale burundaise comme la rotation des cultures".

Il a souligné également que le spectre du phénomène de changements climatiques plane également sur la prolifération des ravageurs de plantes.

"L'adaptation des ravageurs aux changements climatiques fait que certaines espèces qui n'étaient pas nuisibles avant le soient aujourd'hui, et ce sans écarter le fait que certaines autres espèces disparaissent, avec pour effet pervers la création d'un déséquilibre écologique", a-t-il fait savoir.

M. Mpawenayo a saisi l'occasion pour révéler que deux autres espèces de ravageurs déjà identifiés à l'ISABU, s'attaquent également aux plantations d'eucalyptus à travers au Burundi.

Il a cité du Glycaspis brimblecombei et du Thamastocoris peregrinus.

Le premier, signalé pour la toute première fois au Burundi vers l'année 2013, a été identifié en Australie il y a de cela 150 ans, apparu aux Etats-Unis en 1998, observé en 2000 au Mexique et détecté en 2012 en Afrique du Sud.

En revanche, a-t-il nuancé, la seconde espèce, et dont la découverte est récente, fait encore objet de "recherches approfondies", en dépit des similitudes avec le premier au niveau des symptômes et des dégâts causés sur les eucalyptus.

A cause de la complexité du comportement biologique de ces ravageurs, a-t-il signalé, les recherches en cours sur l'horizon 2017, se focalisent sur la promotion et la vulgarisation des variétés d'eucalyptus, qui résistent à ces ravageurs.

Toutefois, a-t-il averti, le fer de lance au niveau du combat ad hoc est orienté sur "les études sur l'usage de la lutte biologique", par sa "rapide" efficacité en ce qui concerne la "mise au point d'autres insectes ennemis".