Risque d’échec du programme DDR au Burundi
Sécurité

PANA, 28/07/2008

Bujumbura, Burundi - Le programme de Démobilisation, désarmement et réintégration (DDR) des ex-combattants rebelles et gouvernementaux au Burundi risque de s’achever à la date prévue, fin décembre, sur un constat d’échec dans certains de ses aspects, a déclaré, lundi, le premier vice-président de la République en charge des questions politiques, sécuritaires et administratives, Yves Sahinguvu.

"Si le programme national de DDR devait effectivement expirer à fin décembre prochain, il apparaîtrait des difficultés dues à l’absence de mesures de renforcement et de pérennisation de la réintégration des anciens combattants", a prévenu le numéro 2 de l’Exécutif burundais.

Nombreux sont déjà les ex-combattants rebelles et gouvernementaux souvent mis en cause dans des actes de banditisme à main armée motivés par l’instinct de survie, en l’absence d’un accompagnement financier consistant.

"Après plus de deux ans de mise en oeuvre de la composante réintégration, le constat général est que la plupart des ex- combattants se réintègrent difficilement et presque exclusivement dans des activités de subsistance", a justement fait remarquer le vice-président burundais, lors d'un atelier national de réflexion sur la réinsertion durable des ex-combattants à la retraite.

Face au danger d’échec qui guette le programme de DDR, le gouvernement ne croiserait pas les bras et aurait choisi d’impliquer tous ses partenaires opérationnels engagés dans le développement et tous ceux qui veulent l’épauler dans la consolidation de la paix, pour qu’ils continuent à soutenir les ex- combattants à s’auto-prendre en charge par des appuis financiers complémentaires, a poursuivi le premier vice-président de la République.

La Banque mondiale (BM) a déjà injecté plus de 14 milliards de Francs burundais (plus de 14 millions de dollars US) qui ont permis à ce jour la démobilisation de quelque 23.000 ex- combattants sur un effectif prévisionnel de plus de 55.000 hommes à dégraisser pour ne garder en activité qu’une armée de la taille de 25.000 rescapés du programme de DDR, a-t-on encore appris de l’atelier.

Le programme national de DDR va, en outre, s’alourdir dans les prochains jours d’une nouvelle vague de quelque 15.000 combattants du Parti pour la libération du peuple hutu/Front national de libération (PALIPEHUTU-FNL) à envoyer à la retraite dès que le dernier mouvement rebelle encore actif dans le pays et l’Etat burundais auront conclu un accord global et définitif de cessez-le-feu.

Dans l’état actuel des choses, le PALIPEHUTU-FNL a commencé le rassemblement de ses combattants encore dispersés dans différents endroits du pays avant de passer à la phase cruciale de leur Désarmement, démobilisation et réintégration.

Quelque 2.155 combattants rebelles du PALIPEHUTU-FNL sont pour le moment rassemblés dans le Nord-Ouest du Burundi en attendant de partir à la retraite avec un maigre pécule de 600.000 Francs burundais, pour un homme de troupe et un peu plus d’un million, pour un officier supérieur comme le prévoit le programme national de DDR.