Accord en RDC pour des élections en 2017 et un départ de Kabila
Afrique

@rib News, 30/12/2016 - Source Reuters

 Le président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, quittera le pouvoir après des élections qui auront lieu avant la fin 2017 aux termes d'un accord politique annoncé vendredi soir par un des médiateurs de l'Eglise catholique.

L'accord interdit également au président congolais de modifier la constitution pour briguer un troisième mandat, a ajouté devant la presse Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).


Crise politique en RDC: obstacles levés à la signature d'un accord d'ici samedi, selon les médiateurs

AFP, 30 décembre 2016

Kinshasa - L'Église catholique qui mène la médiation entre le gouvernement et l'opposition en RDC a assuré vendredi que tous les obstacles avaient été levés pour la signature au plus tard samedi d'un accord de sortie de la crise provoquée par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila.

Les négociations qui avaient été interrompues avant Noël faute d'entente ont repris dans la journée à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo, entre délégués des deux camps sous l'égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) pour une ultime session en commission à huis clos.

Tous les obstacles sont levés, les divergences sont aplanies (...) la fumée est en train de blanchir, a déclaré à l'AFP l'abbé Donatien Nshole, porte-parole de la Cenco après la réunion.

Nous arrêtons les modalités pratiques de la signature de l'accord par les partis cette nuit ou demain matin lors d'une assemblée plénière des négociateurs, a-t-il ajouté.

Les discussions en commission ont réuni au siège de la Cenco huit représentants des signataires de l'accord d'octobre passé entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition autorisant M. Kabila à rester au pouvoir jusqu'à l'élection d'un successeur d'un côté et huit délégués de l'opposition qui rejette cette entente de l'autre.

Le vice-président de la Cenco, Mgr Fridolin Ambongo, avait déclaré à l'AFP peu avant la réunion que la signature d'un accord était suspendue au résultat des travaux des seize délégués.

Le camp du pouvoir semblait lui aussi partager l'optimisme des évêques médiateurs après la réunion.

Tout va bien, a déclaré à l'AFP le directeur du cabinet de M. Kabila, Néhémie Wilondja.

Une dizaine de femmes réclamant une issue des discussions ont réussi à pénétrer au siège de la Cenco au moment des négociations, brandissant des affiches avertissant: pas d'accord, pas de sortie pour les dialoguistes.

Jeudi, la Cenco avait exprimé son intention de mettre un terme à ces négociations vendredi. Commencées le 8 décembre à l'initiative des évêques, ces discussions ont été suspendues la veille de Noël sans accord malgré une nuit entière de débats.

Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter. Après le report sine die de la présidentielle qui aurait dû avoir lieu cette année, son second mandat s'est achevé le 20 décembre dans un climat de violences meurtrières.

État-continent de plus de 70 millions d'habitants, la RDC n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique en 1960. Ce pays a été ravagé entre 1996 et 2003 par deux guerres qui ont fait au moins trois millions de morts et sa partie orientale reste déchirée par de multiples conflits armés depuis plus de vingt ans.