Le Burundi indigné par une résolution du Parlement Européen

@rib News, 26/01/2017 – Source Xinhua

Le gouvernement burundais s'est déclaré jeudi indigné par l'adoption par le Parlement Européen (PE) d'une résolution alléguant, selon le gouvernement du Burundi, la poursuite des prétendues violations des droits de l'homme au Burundi.

"C'est avec surprise mélangée d'indignation que le gouvernement du Burundi a appris la Résolution du Parlement Européen du 19 janvier 2017 alléguant la poursuite des prétendues violations des droits de l'homme au Burundi", a déclaré dans un communiqué de presse lu jeudi sur les ondes de la Radiotélévision nationale du Burundi, par le secrétaire général et porte-parole du gouvernement burundais, Philippe Nzobonariba.

Le gouvernement accuse également le Parlement Européen d'aller plus loin dans cette résolution jusqu'à, dit-il, s'attaquer aux décisions prises par les deux Chambres du Parlement burundais au mépris total de la souveraineté du peuple qui a élu leurs membres et à qui il a confié le devoir de voter des lois qui lui conviennent.

Il dit avoir noté l'"étrange coïncidence et ressemblance" du contenu du communiqué du Parlement Européen avec le rapport publié la veille par Human Rights Watch, une ONG qui, selon le communiqué, n'a cessé de publier des rapports "mensongers et accablants" sur le Burundi "uniquement pour faire plaisir aux groupes d'intérêts dont elle dépend financièrement".

Il dit également avoir noté que la résolution du Parlement Européen se base sur un rapport "biaisé" rendu public par la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), une autre ONG accusée par le gouvernement burundais d'être active dans la "propagation des mensonges" sur le Burundi et ses institutions en collaboration avec la ligue burundaise des droits de l'homme ITEKA (dignité) qui vient d'être radiée des ONG locales autorisées.

Le gouvernement du Burundi se dit convaincu que tout cela se fait, comme chaque fois à la veille d'un événement important, pour semer la confusion ou tenter d'influencer les décisions qui peuvent en sortir.

Pour le cas présent, "il n'est pas surprenant qu'à deux semaines du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine, le rapport de HRW, le communiqué du Parlement Européen, de même que le langage médiatique qui les accompagne, ne soient destinés à semer la confusion ou d'influencer les décisions qui en sortiront. Ce que le gouvernement condamne fermement", a martelé Philippe Nzobonariba.

Le gouvernement accuse à ce propos le Parlement Européen d'avoir convaincu l'Union Européenne de prendre la décision de suspendre "injustement" sa coopération avec le Burundi en mars 2016.

A cette époque, l'Union Européenne a annoncé la suspension de son aide directe au gouvernement du Burundi mais a maintenu son soutien financier à la population et son aide humanitaire.

Avec une aide globale de quelque 430 millions d'euros pour la période 2015-2020, l'Union Européenne était ainsi le premier donateur du Burundi.