Burundi : l'insécurité alimentaire grandissante due à des ravageurs de cultures

@rib News, 31/01/2017 – Source Xinhua

Le ministère burundais de l'Agriculture et de l'Elevage a annoncé mardi que les ravageurs des cultures et surtout ceux des cultures vivrières sont à l'origine de l'insécurité alimentaire grandissante dans certaines provinces du pays.

"Les pertes dues aux maladies et ravageurs des végétaux et produits végétaux deviennent de plus en plus importantes, ce qui entraîne une insécurité alimentaire dans différents coins du pays", a déclaré au cours d'un point de presse Salvator Sindayihebura, directeur général de l'Agriculture dudit ministère.

Il a fait savoir que durant les cinq dernières années agricoles (2011-2016), les perturbations climatiques ont été à l'origine de ces ravageurs de cultures.

Les principaux ravageurs recensés sont notamment la chenille mineuse d'automne sur le maïs, la chenille mineuse de la tomate, les mouches de fruits, les insectes ravageurs des eucalyptus et la teigne de l'oignon.

Le directeur général de l'Agriculture a indiqué que même certains ravageurs qui étaient considérés comme secondaires sont devenus très dévastateurs, citant le cas des ravageurs qui attaquent la culture de la patate douce.

Il a cité d'autres maladies qui attaquent les cultures du manioc, du bananier, de la pomme de terre et du maïs.

Salvator Sindayihebura a indiqué que les échanges et mouvements des végétaux et produits végétaux sans respect de la réglementation (permis d'importation et certificat phytosanitaire à l'importation) peuvent être à l'origine de l'introduction de ces organismes de quarantaine.

En outre, a-t-il ajouté, on observe la résistance des maladies et des ravageurs due aux agriculteurs qui essaient de combattre contre ces derniers d'une façon non contrôlée.

Il a fait savoir que le ministère de tutelle a mené des activités de surveillance et d'inspection phytosanitaires à l'import/export des végétaux et produits végétaux.

Selon lui, ces activités ont permis entre autres "d'identifier les organismes nuisibles de quarantaine déjà introduits et installés dans le pays et d'appuyer les agriculteurs dans les diagnostics de routine dans l'identification des organismes nuisibles".

Elles ont également permis d'intercepter aux postes frontaliers et de refouler des végétaux et des produits végétaux introduits dans le pays sans permis d'importation ni certification phytosanitaire et, enfin, d'intercepter et saisir des pesticides non homologués ou n'étant pas accompagnés de permis d'importation.

A côté de ces activités, le ministère de l'Agriculture et de l'Elevage fait le suivi de la dynamique des ravageurs à caractère épidémique et met à la disposition des agriculteurs des produits phytosanitaires et matériel connexe.

Le directeur général de l'Agriculture a souligné les contraintes rencontrées dans la lutte contre ces ravageurs, à savoir l'absence des structures d'inspection au niveau de certains points d'entrée déclarés, la porosité des frontières, l'absence de stations et structures de quarantaine phytosanitaires et l'entrée illicite des produits phytosanitaires non homologués.

Il a promis que le ministère et ses partenaires vont faire un encadrement de proximité des agriculteurs pour faire le suivi ensemble de la dynamique des maladies et ravageurs en vue de les combattre avant qu'ils ne causent beaucoup de dégâts.

Le secteur agricole contribue pour environ 40% du PIB et les cultures vivrières constituent l'essentiel de la production agricole au Burundi.