Les Burundais fuient l'insécurité et la famine vers les pays voisins
Sécurité

Deutsche Welle, 02.03.2017

Des réfugiés Burundais affluent en Tanzanie

L’exode des Burundais vers les pays voisins s’est accru depuis le début de l’année 2017. Et c'est vers la Tanzanie que plus de la moitié d'entre eux se dirigent. Puis viennent le Rwanda, l’Ouganda et la RDC.

Les raisons de cet exode sont diverses. Dans la foulée du troisième mandat de Pierre Nkurunziza, de milliers de burundais ont trouvé refuge dans les pays voisins, fuyant le climat de terreur instauré dans leur pays. Et depuis le début de cette année, le flot de réfugiés qui fuient le Burundi s’est accru.

Mais les motifs de leur fuite ont évolué, avec notamment la famine qui sévit dans certaines provinces du pays. Une thèse que rejette Gaston Sindimwo, le Premier vice-président burundais.

"En Tanzanie et au Rwanda, la famine est plus grave qu’au Burundi. Là, en Tanzanie, il y a aussi la sécheresse. Au moins, en Tanzanie, c’est parce que le HCR prend en charge tous ces réfugiés. Nous sommes en train de distribuer la nourriture par rapport à ces communes ou provinces qui ont été secoué par  la sécheresse. Et nous lançons un appel à tous ces gens qui ont fui leur ménage, de regagner leur ménage. Et nous allons entrer en contact avec le HCR. Nous sommes là pour garantir leur sécurité. Et je suis même disposé à aller les accueillir à la frontière." 

La peur de rentrer au Burundi

L'appel lancé par le Premier vice-président burundais n’a pas pour l'heure eu d’écho favorable. Certains des refugiés que nous avons joints dans des camps en Tanzanie n'envisagent pas retourner dans leur pays. A l'exemple de celui qu’on peut appeler Daniel, qui n’a pas quitté le Burundi  en raison de la famine.

"Moi, j’habitais dans la ville de Bujumbura, précisément dans un quartier qui s’appelle Mutakura. C’est parce qu’il n’y avait pas de sécurité. Je ne préfère pas retourner dans notre pays, parce que là, il y a encore le problème de l’insécurité. Si quelqu’un retourne dans le pays, on le cherche. Et on te demande, où étais-tu ? Pourquoi tu avais quitté le pays ? On commence par t’accuser. J’ai toujours peur de retourner à la maison." 

La majorité des réfugiés burundais en Tanzanie vivent dans l’indigence et la promiscuité. C’est pourquoi, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés a demandé il y a quelques jours le soutien des donateurs internationaux pour améliorer leurs conditions de vie.