Burundi : les écoles à régime d'internat souffrent de la crise alimentaire
Education

@rib News, 05/03/2017 – Source Xinhua

Les élèves des écoles secondaires à régime d'internat "souffrent des effets pervers" de la crise alimentaire à laquelle le Burundi fait face depuis septembre 2016, selon des responsables des établissements scolaires dans la capitale du Burundi.

Selon Tharcisse Bendantokira, directeur de l'Ecole Normale de l'Etat (ENE) sise dans la zone urbaine de Ngagara (nord de Bujumbura), la flambée des prix des denrées alimentaires consécutive au "déficit alimentaire", handicape "fortement" le fonctionnement de ces écoles à cause de la "modicité" des ressources financières mises à leur disposition par l'Etat du Burundi.

"Avec le début du 2ème trimestre de l'année scolaire en cours, la situation est allée de mal en pis ; au fur et à mesure que le spectre de famine planait par ici par-là à travers le pays et que l'offre de nourriture s'amenuisait de plus en plus par rapport à la demande", explique-t-il.

Cette situation a poussé la direction de cette école, à partir du deuxième trimestre de l'année scolaire, à opérer une baisse sur le ratio journalier des élèves, qui était prévu pour eux au premier trimestre ; si bien que ce ratio a passé de 90 kg à 86 kg pour le riz, 100 kg à 85 kg pour le haricot et de 115 kg à 105 kg pour la farine de manioc.

Par ailleurs, l'ENE, ajoute-t-il, a serré la ceinture davantage en supprimant le repas du petit déjeuner initialement pour les élèves des classes terminales (11ème à 13ème année), et en ne le maintenant que pour les plus jeunes élèves, en l'occurrence ceux de la 7ème année.

Pierre-Claver Niyonizigiye, directeur de l'Ecole Technique Secondaire (ETS) de Kamenge (nord de Bujumbura), aborde cette problématique dans le même sens en demandant au gouvernement burundais de "revoir à la hausse" le budget alloué aux écoles à régime d'internat pour pouvoir faire face à la crise alimentaire actuelle.

Une décision portant diminution du ratio alimentaire des élèves du lycée de Tora en commune rurale de Mugamba, dans le sud du Burundi, par les autorités scolaires locales, est à l'origine d'un mouvement de grève scolaire initié par les élèves pour protester contre cette mesure consécutive à la flambée des prix des denrées alimentaires.

Ce lycée abritant 726 élèves dont 480 internes consommant par jour, 130 kg de farine de manioc, 50 kg de haricot, 60 kg de riz, 300 kg de pommes de terre, et 110 kg de farine de maïs.