@rib News, 06/03/2017

L’ancien ambassadeur du Burundi en Belgique, Félix Ndayisenga, a allongé la liste des défections au sein de l’opposition burundaise basée à l’étranger, en rentrant d’exil, dimanche soir à Bujumbura.

A sa descente d’avion, Félix Ndayisenga a affirmé n’appartenir à aucune opposition au pouvoir et avoir claqué la porte, il y a plus d’un an, du Conseil national pour la défense de l’accord d’Arusha et l’Etat de droit (Cnared), la plate-forme politique de l’opposition basée à l’étranger. [Photo : Hussein Radjabu (g) et Félix Ndayisenga (d)]

A la surprise générale, l’ancien ambassadeur burundais à Bruxelles a ainsi catégoriquement renié toute appartenance au "CNDD-FDD épris du respect de la loi" d’Hussein Radjabu, annonçant n’avoir jamais quitté le parti au pouvoir CNDD-FDD, dont il n’a d’ailleurs pas été chassé, a-t-il souligné.

Pour expliquer sa présence aux différents rounds de dialogue à Arusha, Félix Ndayisenga affirme y être invité comme « personnalité » en tant qu’ancien ambassadeur et non pas comme représentant du parti de Hussein Radjabu, comme s’était d’ailleurs stipulé sur les documents officiels de la Facilitation.

Certains analystes ne croient pas du tout à la "défection" de Félix Ndayisenga que nombreux soupçonnent d’œuvrer en réalité pour un rapprochement des frères ennemis du CNDD-FDD et d’être en "mission commandée" pour un règlement du contentieux Radjabu au sein du parti au pouvoir.

D’autres croient plutôt à "un retournement de veste" de Félix Ndayisenga, perçu jusqu’ici comme un opposant clairvoyant qui avait vu juste bien avant les "frondeurs", et l’expliquent par l’incapacité de l'opposition en exil à résister aux sirènes du pouvoir.

En attendant de connaitre les tenants et aboutissants du retour de Félix Ndayisenga à Bujumbura, ce que les partisans de l’opposition redoutent le plus en ce moment, c'est l'hémorragie au sein du leadership politique en exil. Nombreux se demandent ce qui pourrait arrêter ces défections à la pelle auxquelles on assiste depuis quelque temps.