L'industrie sucrière du Burundi au bord de la faillite
Economie

PANA, 02/03/2010

Bujumbura, Burundi - La Société sucrière du Burundi (SOSUMO) est aujourd'hui au bord de la faillite du fait d'une "mauvaise gestion administrative et financière", apprend-on de source syndicale à Bujumbura.

Les recettes de l'entreprise (naguère prospère) seraient gaspillées dans la passation "irrégulière" de marchés pour la fourniture d'équipements, fertilisants, emballages et autres machines agricoles comme les tracteurs et le clientélisme, à dénoncé à la presse mardi, le secrétaire général du syndicat des travailleurs de la SOSUMO, Fiacre Ninteretse.

D'après le responsable syndical, le résultat net de ce qui restait de l'industrie nationale, n'oscillerait plus, bon an mal an, qu'entre 400 et 600 millions de francs burundais (entre 400.000 et 600.000 dollars US), alors qu'il n'y a pas longtemps, l'entreprise pouvait réaliser des bénéfices de l'ordre de 3 milliards de francs burundais (environ 3 millions de dollars US).

La production de sucre est allée, elle aussi en fondant et l'on n'en aurait récolté l'année dernière que 14.000 tonnes, contre plus de 20.000 tonnes les années précédentes, selon la même source syndicale.

Le niveau de production actuel couvre à peine les besoins des consommateurs de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, précise-t-on du côté du ministère burundais du Commerce.

Les syndicalistes sont montés à leur tour au créneau au lendemain d'une sortie médiatique encore plus surprenante de la ministre du Commerce, de l'Industrie et du Tourisme, Mme Euphrasie Bigirimana, qui a avoué publiquement n'avoir plus d'emprise sur la gestion de l'industrie sucrière du Burundi.

Les conseils d'administration de l'entreprise sucrière se succéderaient depuis un certain temps sans prévenir, ni rendre compte à la tutelle des décisions prises, a-t-elle avoué.

Le sucre est l'un des produits de large consommation dont le prix est encore fixé par l'Etat au Burundi.

Des pénuries sont encore apparues ces derniers jours sur le marché burundais du sucre et seraient directement liées à la conjoncture que traverse l'unique usine nationale de production et de vente de cette denrée de première nécessité dans le pays.

Dans ce secteur agonisant de l'industrie au Burundi, les graves difficultés que traverse la filière du sucre sont venues rappeler à l'opinion la récente faillite du Complexe textile de Bujumbura (COTEBU) et la mise au chômage de plus de 1.500 salariés.

La société sucrière du Burundi emploie en période de pic (récolte de la canne à sucre), entre 2.800 et 3.000 saisonniers et 512 permanents, selon les statistiques de l'entreprise.