Burundi : Plus de 30 ans sans nouvel investissement dans le secteur énergétique
Economie

PANA, 20 mars 2017

Bujumbura, Burundi (PANA) - Depuis une trentaine d’années, aucune nouvelle infrastructure de production du courant électrique n’a été construite, ce qui explique le déficit énergétique actuellement à un seuil jugé "critique" au Burundi, a-t-on appris, lundi, de source officielle à Bujumbura.

Les équipements des différents barrages hydroélectriques, datant des années 1980, sont actuellement à un état avancé de vétusté, pendant que la demande, elle, ne cesse d’augmenter, reconnaît un communiqué du gouvernement mis en ligne, lundi, face à la grogne grandissante de la population désarçonnée par des délestages intempestifs. [Photo : Le lac de retenue de la centrale de Rwegura]

Dans une récente communication au public, la régie nationale de production et de distribution d’eau et d’électricité (Regideso) a préparé l’opinion au pire, allant jusqu'à inviter ses clients à envisager de se remettre à la «lampe tempête ou à la bougie» des temps anciens, au rythme où va le déficit énergétique.

En plus de la vétusté des infrastructures énergétiques, le gouvernement rappelle que le pays fait encore face à d’autres facteurs défavorables, comme le réchauffement climatique, ou encore le taux d’urbanisation qui ne cesse de croître, sans oublier la croissance industrielle et des services commerciaux, impliquant ainsi une forte demande en énergie électrique.

Concernant les besoins, les projections faites en 2009 présentent une demande nationale de 89 Mégawatts (Mw), en 2017, et 113 mégawatts, en 2020, «alors que pendant la saison sèche, la production journalière moyenne n’excède pas les 30,27 Mw, contre 39,9 Mw pendant la saison pluvieuse, rappelle le même communiqué.

Pour parer à l’urgence du moment, le gouvernement envisage l’acquisition, à court terme, d’une centrale thermique d’au moins 30 Mw dont le coût n’est toutefois pas précisé.

C’est dans ce cadre qu’un projet de contrat de fourniture d’électricité est en cours entre la régie nationale de production et de distribution de l’eau et d’électricité (Regideso) et une société étrangère, «ASE SAVE ENERGY LIMITED», et porte sur une «centrale thermique à fuel lourd» d’une puissance de 30Mw.