Extradition d'un ancien journaliste rwandais réfugié au Burundi
Sécurité

PANA, 06/03/2010

Kigali, Rwanda - L'ancien président de l'Association rwandaise des journalistes (ARJ), Déo Mushayidi, a été extradé au Rwanda par les autorités judiciaires burundaises "pour acte de terrorisme", a déclaré samedi soir le procureur général de la République à Kigali, Martin Ngoga.

M. Mushayidi est extradé en raison notamment de son implication dans plusieurs attentats à la grenade qui ont secoué la ville de Kigali au cours de deux derniers mois.

"Aujourd'hui, le Burundi a extradé un Rwandais vers son pays d'origine (...) l'homme est soupçonné d'être impliqué dans de récentes attaques à la grenade perpétré au Rwanda", a déclaré M. Ngoga, dans une entretien téléphonique à la PANA à Kigali.

Accusé de "terrorisme", le suspect exilé politique en Belgique depuis 1998 était établi depuis quelques années à Bujumbura, au Burundi, pays à partir duquel il préparait des actes terroristes sur le territoire rwandais, selon la même source.

Ancien président de l'ARJ, M. Mushayidi a fui le Rwanda au moment où ses confrères et consœurs lui reprochaient pour mauvaise gestion de cette corporation, de détournement de fonds et de falsification de pièces comptables, rappelle-t-on.

"Le suspect avait discrètement quitté la Belgique quelques semaines auparavant pour s'installer au Burundi où ses déplacements dans plusieurs pays voisins du Rwanda avaient été, depuis lors, interceptés par la police des deux pays", a ajouté le magistrat rwandais.

Il a indiqué qu'un réseau constitué des anciens hauts responsables politiques et militaires rwandais auraient installé leur base dans plusieurs pays voisins du Rwanda où ils organisent des attaques terroristes sur le sol rwandais.

Alors que les instances de sécurité attribuent ces attaques aux actes de sabotage, un ancien chef d'état-major de l'armée rwandaise, le lieutenant- général Faustin Kayumba Nyamwasa, actuellement en exil, avait été désigné cette semaine par le chef de l'Etat Paul Kagame comme étant le commanditaire de ces attaques.